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La Martinique : entre menace marine et terre instable
La Martinique, entre menace marine et terre instable Alors que la côte atlantique, le centre et le Sud de la Martinique sont sous les eaux, l’Archipel des Antilles subit une fois de plus les méfaits liés à sa position dans la mer des Caraïbes et à son relief accidenté. Cette île volcanique au relief façonné par une activités géologique inte
Alors que la côte atlantique, le centre et le Sud de la Martinique sont sous les eaux, l’Archipel des Antilles subit une fois de plus les méfaits liés à sa position dans la mer des Caraïbes et à son relief accidenté.
Cette île volcanique au relief façonné par une activité géologique intense est exposée à de nombreux risques naturels. Elle bénéficie d’une activité volcanique qui nécessite une surveillance constante, en particulier la Montagne Pelée : sa dernière érosion violente date de 1902 et avait provoqué plus de 29 000 morts en l’espace de deux minutes. L’île présente de plus une érosion marquée au Nord. Celle-ci est due à la forte pluviosité engendrée par l’évaporation océanique apportée par les alizés, ces vents intertropicaux qui soufflent de façon régulière d’Est en Ouest.
Directement influencée par l’anticyclone des Açores, la Martinique vient actuellement d’entrer dans la saison humide (de mai à novembre). L’île, qui comporte de nombreuses rivières, comme la Lézarde qui mesure 30 km de long, est rapidement inondable en cas de fortes pluies.
L’inondation peut être causée par différents phénomènes : une tempête ou un raz de marée provoque facilement une submersion des zones littorales qui peut s’étendre sur les terres de manière plus ou moins conséquente. En 1993, la tempête tropicale Cindy a provoqué un écoulement de boue détruisant plus de 150 maisons et entraînant de nombreux troncs d’arbres et roches. Lors de la saison en cours, il arrive que le débordement d’un cours d’eau, des crues soudaines, ou encore une remontée de la nappe phréatique provoquent une inondation massive dans certaines zones. Cas exceptionnel pour l’époque, l’inondation du 5 mai dernier s’est produite à la suite de fortes pluies orageuses.
De plus, la plupart des cours d’eau de la Martinique sont de caractère torrentiel, ce qui implique une vitesse d’écoulement très rapide et des montées de crues difficilement maîtrisables. Si celles-ci sont généralement plutôt courtes (inférieures à une heure), elles sont cependant particulièrement violentes. Un mauvais aménagement du territoire urbain et une faible prise en compte de ces risques conduisent de plus en plus à l’apparition de « crues éclairs » capables de dévaster des quartiers entiers en quelques instants.
A partir du mois de juin jusqu’en septembre, c’est la saison des cyclones en Martinique. Ceux-ci traversent toutes les caraïbes et sont à l’origine de nombreuses inondations, comme en août 2007 avec l’ouragan Dean qui a détruit plus de 5 000 habitations. Des phénomènes aussi violents ne se produisent qu’en moyenne une fois tous les 20 ans (l’ouragan Allen en 1980) même si leur fréquence d’apparition semble augmenter. Ils restent toutefois difficilement prévisibles à long terme.
Crédits photos : F. Montlouis-Felicite