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Accident d’avion en Colombie : la foudre en cause ?
Un Boeing 737-300 de la compagnie colombienne Aires, effectuant la liaison Bogota-San And
Un Boeing 737-300 de la compagnie colombienne Aires, effectuant la liaison Bogota-San Andres, s’est brisé en trois morceaux ce lundi, occasionnant un mort et plus de 120 blessés, dont 6 français. Selon le pilote de l’avion, un éclair aurait frappé l’avion à moins de 80 mètres de l’atterrissage prévu sur l’île de San Andres, au Nord de la Colombie.
La foudre responsable ?
Les accidents liés à la présence d’orage sont extrêmement rares : tous les avions sont en moyenne touchés par la foudre toutes les 1500 heures, 1 à 2 fois par an, dans 95% des cas c’est l’appareil lui-même qui déclenche la décharge.
Très rarement, le foudroiement peut avoir des conséquences sur l’appareillage, plus particulièrement sur la tête de l’avion, là où les radars et tous les systèmes électriques majeurs sont installés. De même, il arrive que « l’horizon artificiel » soit modifié à cause du champ magnétique. En tentant de remettre droit son avion, le pilote, induit en erreur, peut alors produire l’effet inverse.
Comme nous le précise Stéphane Mourareau, mécanicien à l’Armée de l’air, « tous les systèmes électriques à l’intérieur de l’avion, sont comme dans une cage de Faraday, totalement protégés et inaccessibles par la foudre. L’avion est conçu de telle manière que toutes les décharges électriques sont normalement évacuées vers l’extérieur. » De plus, « il y a toujours une chaîne de secours : les systèmes électriques sont tous doublés. Il faut que l’éclair soit vraiment très important pour contrer les systèmes de sécurité d’un avion aussi récent. Si la foudre provoque une panne du moteur, dans ce cas-là c’est dramatique. »
En février 2009, un vol Béziers-Paris Orly de la compagnie Airlinair avait été frappé par la foudre et la cabine des passagers avait alors subi une dépressurisation. L’avion avait été contraint d’atterrir en urgence à Clermont-Ferrand heureusement sans conséquence.
Une autre hypothèse, les "cisaillements"...
Malgré les déclarations du pilote, une seconde possibilité est déjà envisagée par les services de l’air colombien, l’apparition de « cisaillements » : Les cumulonimbus responsables des orages produisent des turbulences à l’origine des fronts de rafales : ceux-ci impliquent de fortes variations de la vitesse du vent qui peuvent perturber la trajectoire de l’appareil.Ces mêmes nuages sont également à l’origine de « downburst », des courants ascendants violents qui peuvent brusquement modifier la trajectoire de l’avion. Les turbulences en air clair sont les plus difficiles à détecter pour les pilotes. Celles-ci désignent les turbulences rencontrées en haute atmosphère qui produisent un « cisaillement » du vent très important : ces fortes variations de vitesse du vent sont impossibles à détecter à l’œil nu.
La plupart du temps, elles n’ont pour effet que de légères blessures sur les membres de l’équipage surpris par ces mouvements brusques de l’appareil. Des conséquences plus dramatiques sont exceptionnelles mais néanmoins pas impossibles : en 1966, un vol BOAC 911 s’est brisé en vol au dessus du Japon à la suite de turbulences inattendues.
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