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Glacier de Saint-Gervais : opération terminée
Le chantier du glacier Tête Rousse s'est achevé quatre mois après le début des travaux. E
Le chantier du glacier Tête Rousse s'est achevé quatre mois après le début des travaux.
En mars 2010, le CNRS avait annoncé la présence d’une poche d’eau liquide de 65 000m3 localisée dans un glacier à proximité de Saint-Gervais. Cette découverte avait alors suscité une grosse inquiétude chez les pouvoirs publics comme au sein de la population, puisque qu’un phénomène similaire avait déjà été à l’origine d’une catastrophe ayant causé la mort de centaines d’habitants en 1892.
De juillet à octobre, températures extrêmes, soucis liés à l’altitude, et protection des habitations ont compliqués l’avancée du chantier de pompage. Bilan matériel : 2 pompes sur 3 de 80 m3 ont été perdues au fond de la poche d’eau du glacier.
Si la ville de Saint-Gervais est désormais hors-de-danger, il semblerait que la sécurité de la vallée ne soit que provisoire. Après le pompage du lac glaciaire, les scientifiques doivent désormais travailler sur une méthode durable permettant l’évacuation naturelle des eaux de Tête Rousse. Les causes exactes, ainsi que les évolutions possibles, de cette accumulation d’eau restent incertaines, même si le glaciologue Christian Vincent a déjà quelques pistes : « C’est un effet paradoxal : le réchauffement atmosphérique a entraîné une augmentation de la fonte et une diminution du manteau neigeux, qui a entraîné le refroidissement de la glace de la langue frontale. D’autres questions ne sont pas résolues : à quelle vitesse la poche pourrait-elle se remplir à nouveau ? Cette question, sans réponse aujourd’hui, est fondamentale car nous avons remédié à l’urgence mais nous n’avons pas agi sur la cause. Dans tous les cas, dans les prochains mois et prochaines années, il faudra surveiller le niveau de remplissage avant de se trouver confrontés à nouveau à une situation similaire à celle de juillet 2010. Les questions scientifiques sont plus nombreuses que les réponses. Ce glacier nous a donné quelques insomnies et ce n’est peut-être pas terminé. Malgré tout, c’est la première fois que l’on détecte une poche d’eau dans un glacier alpin et que l’on évite ainsi une catastrophe. »
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