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Tsunami : les risques en France
La France exposée Après le tsunami qui vient de frapper le Japon, il est légitime
Après le tsunami qui vient de frapper le Japon, il est légitime de se demander si le littoral français pourrait être également menacé. Aujourd'hui, les experts répondent par l'affirmative, des études ayant déjà été mené après le raz-de-marée survenu dans l'océan indien en décembre 2004.
Les côtes méditerranéennes et, surtout, celles des Antilles ne sont pas à l'abri d'un raz de marée.
Le risque concerne surtout les Départements d'Outre-Mer : en effet, les océans Pacifique et Indiens sont les plus exposés aux séismes, qui déclenchent dans certaines conditions l'onde du tsunami. Ainsi, l'archipel de Nouvelle-Calédonie ainsi que Tahiti sont potentiellement exposés aux tsunamis se propageant dans l'océan Pacifique, tandis que la Réunion serait concernée par les séismes qui se produisent de l'Inde à l'Indonésie. Les Antilles sont directement concernées par le risque de séismes et de volcanisme actif, facteur déclencheur de tsunamis, dont les vagues pourraient atteindre 4 à 6 mètres sur la Guadeloupe et la Martinique.
Un système de surveillance valable essentiellement en Outre-Mer
L'océan Pacifique dispose d'un système d'alerte très développé. Pour la France, les mesures et alertes sont gérées par le Centre polynésien de prévention des tsunamis, basé à Tahiti et géré par le Laboratoire de détection et de géophysique du CEA.
Mais le littoral métropolitain n'est pas à l'abri (notre illustration) : sur une échelle internationale de mesure du risque, le niveau d'exposition est qualifié de "modéré", avec quelques nuances : le bassin méditerranéen, où l'activité sismique est plus marquée, est donc plus menacé potentiellement. Il existe des failles sous-marines qui courent entre l'Algérie, la Corse et l'Italie, qui peuvent bouger et provoquer de grandes vagues, lesquelles se propageraient alors vers nos côtes du sud-est.
Il a été calculé également qu'un séisme d'une magnitude de 5,8 sur l'échelle de Richter survenant en Afrique du Nord (notamment au large de l'Algérie, où cela est très plausible) pourrait générer une onde de tsunami se propageant en quelques heures vers les côtes françaises : le sud de la Corse et surtout la Côte d'Azur pourraient alors voir déferler des vagues de quelques mètres, très puissantes compte-tenu de la profondeur de la mer à cet endroit.
De même, une fracture sismique survenant brutalement sur l'arc Caraïbes pourrait générer une onde de tsunami qui traverserait alors l'Atlantique et atteindrait nos côtes métropolitaines : en Manche, compte-tenu de la faible profondeur, les vagues s'amortiraient mais le resserrement des côtes pourraient aussi amplifier le déferlement dans les baies.
Des exemples dans le passé
Dans un rapport publié en 2006 par le BRGM, un inventaire des tsunamis historiques en France a été rendu public : l'on y apprend que de fréquentes vagues de tsunamis ont concerné la Méditerranée, de la Côte d'Azur à l'Aude, qu'elles soient d'origine météorologique, tellurique ou autres (glissements de terrain sous-marin par exemple...).
Entre 1980 et 2000, sur 157 tsunamis recencés, 138 se sont produits dans le Pacifique, 9 en Méditerranée, 5 dans les Caraïbes et 2 dans l'océan indien.
Dans les temps anciens, il est fait référence à des tsunamis qui auraient dévasté des zones de Bretagne telle la forêt de Scissy en l'an 709 (actuelle baie du Mont St Michel)...
Rappelons qu'un tsunami est un train de vagues créé le plus souvent par un séisme sous-marin. Au-dessus de l’épicentre, les vagues atteignent de quelques dizaines de centimètres à plusieurs mètres de hauteur sur plusieurs centaines de kilomètres. Elles filent alors vers les côtes à plus de 500 km/h. Lorsque le fond sous-marin remonte, elles ralentissent à quelques dizaines de kilomètres/heure en s’amplifiant. Un mur d’eau de 1 à 20 m de hauteur, sur quelques dizaines de kilomètres vers le large, s’abat alors sur les côtes. Quatre à soixante minutes peuvent se dérouler entre chaque vague.
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