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Canicule : un été à risque au regard de ce mois de mars
Une question que vous nous avez posé Alors que le mois de mars écoulé présente un ensoleillement excédentaire,
Alors que le mois de mars écoulé présente un ensoleillement excédentaire, une sécheresse remarquable et une chaleur précoce sur la France et l'Europe de l'ouest, l'inévitable question d'un risque éventuel d'une canicule estivale est désormais souvent posée.
Dans le cadre des prévisions saisonnières, actualisées chaque 10 du mois, nous indiquons les grandes tendances mensuelles mais nous allons tenter de déterminer plus précisemment le risque d'une canicule en France cette année.
Un risque de canicule plus fort que l'année dernière
Depuis 2006, la France n'a pas connu de réelle canicule au sens strict du terme, à savoir : une période excessivement chaude s'étalant sur plusieurs jours et nuits - un terme nettement plus aggravant qu'une vague de chaleur.
L'année dernière, la France avait connu un printemps précoce et très chaud, à l'image des années 2005 et 2007 : ces années-là furent caractérisées par des mois d'avril secs et chauds, mais qui n'aboutirent pas à des étés chauds malgré les craintes émises notamment sur le plan de la sécheresse.
Notre discours l'année dernière avait été d'émettre un " doute possible " sur un été chaud, étant donné que la plupart des modèles numériques l'envisageait; mais dès le 1er juin, dans un communiqué, les prévisionnistes de La Chaine Météo indiquaient " ne pas retenir le scénario d'un été caniculaire ".
Les mois de mars sont des indicateurs
Cela revient à dire que les mois d'avril ne sont pas déterminants pour prévoir les tendances estivales. En revanche, il semblerait que deux autres mois soient plus probants : mars et mai.
La question d'un risque de canicule pour cet été semble donc plus légitime cette année : le risque est plus fort en raison de la configuration climatique du mois de mars écoulé, qui présente d'étonnantes similitudes avec les mois de mars des années 1976 et surtout 2003 - année de la canicule. Que ce soit en terme de températures (supérieures de 2°C aux moyennes), de déficit hydrique et d'excédent d'ensoleillement, le mois de mars 2012 présente les mêmes caractéristiques qu'en 2003.
La configuration météorologique de ces mois de mars précurseurs d'été caniculaire est la suivante (notre infographie) : un anticyclone durablement ancré au niveau des îles britanniques et de la Mer du Nord, apportant un flux sec et continental sur l'Europe de l'ouest, alors que l'air froid s'écoule sur la Russie.
Parallèlement, la sécheresse et les fortes chaleurs s'inscrivent dans la durée sur la péninsule ibérique et le Maghreb.
A surveiller aussi le mois de mai
Que ce soit en 1976 et en 2003, le mois de mars sec et chaud avait été suivi d'un mois d'avril plus perturbé et plus frais, avant le retour en force de la chaleur fin mai et début juin. C'est la raison pour laquelle il faut rester prudent sur les prévisions pour l'été tant que le mois de mai n'est pas passé : à ce moment, les centres d'action météorologiques se mettent durablement en place et permettent de mieux anticiper la tendance de l'été; cela permet aussi de faire le point sur l'état de la sécheresse en France mais aussi sur le bassin méditerranéen : en effet, de grandes surfaces sèches sur la péninsule ibérique favoriseront l'extension de la chaleur vers la France, alors que des sols humides constitueront un frein à la canicule en provoquant des orages.
On le voit, l'on ne peut pas prévoir une canicule de façon précise plusieurs semaines à l'avance, mais il est possible de déterminer le degré de risque; cette année, ce risque semble " assez sérieux ", d'autant plus qu'il est en phase avec la fin du phénomène océanique La Nina dans le Pacifique (qui tendait à rafraichir globalement la planète) et au moment d'une recrudescence de l'activité solaire.
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