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Bilan climatique de Mars 2012

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

Après un mois de février marqué par une vague de froid intense, le mois de mars a vu s’installer une grande douceur avec

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Après un mois de février marqué par une vague de froid intense, le mois de mars a vu s’installer une grande douceur avec des températures maximales élevées, parfois proches de records de chaleur. Les précipitations auront été une nouvelle fois largement déficitaires avec la prédominance des conditions anticycloniques une bonne partie du mois. Enfin l’ensoleillement a été particulièrement généreux.
1. Les températures


Avec un excédent de 2,3°C à l’échelle de la France, il faut remonter à 2003 pour avoir connu un mois de mars aussi doux. Le centre-est et la région parisienne sont les régions où l’excédent de températures est le plus marqué, de l’ordre de 3°C. La douceur a été remarquable en montagne avec un excédent de 3,6°C enregistré à Bourg-Saint-Maurice à 900 m d’altitude. L’excédent de températures est plus faible dans le sud-ouest et près de la Méditerranée (0,5°C seulement à Biarritz).
La douceur s’impose dès le début du mois, notamment dans le sud-est où le 1er mars les températures maximales sont parfois dignes d’un mois de mai : 23,6°C à Sainte-Enimie (48), 22,8°C à Ribiers (05), 22,4°C à Saint-Nazaire-le-Désert (26), 22,4°C à Saint-Crépin (05), à 1700 m d'altitude, 22,1°C à Sablières (07). Les températures baissent nettement à partir du 4 avec une période très fraîche du 5 au 9. Le 5, les maximales sont basses près des frontières du nord avec seulement 2° à Lille, 3°C à Saint-Quentin et Charleville-Mézières ! Ce sera la seule période du mois où les températures seront inférieures à la normale.
En seconde décade, on retrouve des températures nettement plus élevées mais on observe néanmoins une forte amplitude thermique au sud entre des matinées très fraîches et des après-midi de grande douceur. Par exemple le 13 mars à Mont-de-Marsan, on passe de 0°C le matin à 23°C l’après-midi ! En Bretagne on observe de fortes variations de températures de part et d’autre de la région. Le 13, alors que la température grimpe à 20°C à Quimper sous le soleil, il ne fait que 7°C à Saint-Brieuc, sous les nuages bas véhiculés par le vent marin. Les 15 et 16 mars la chaleur gagne presque tout le pays ; on relève 24°C en région parisienne ainsi qu’à Troyes en Champagne, 25,5°C à Auxerre, 27°C à Mont-de-Marsan !
Après une baisse des températures entre le 17 et le 21 mars, la grande douceur revient entre le 22 et le 30 mars sur quasiment tout le pays ; seules les côtes de la Manche conservent un fond d’air bien frais. Au cours de cette période le soleil brille du matin au soir sur toutes nos régions et les températures sont souvent dignes d’un mois de juin. Quelques records de chaleur sont tombés dans le nord-ouest les 25 et 26 : 22,9°C à l'île d'Yeu (85), ancien record 22,8°C, 20,9°C à Belle Ile (56), ancien record 20,2°C, 23,1°C à la Pointe de Chemoulin, près de Pornichet (44), ancien record : 23,0°C. Le 30 mars, les températures flirtent avec les records de chaleur en Languedoc avec 26,9°C à Montpellier, 27,1°C à Sète, 28,1°C à Béziers et 28,4°C à Saint-André-de-Sangonis (34). Dans le même temps de l’air beaucoup plus frais revient dans l’extrême nord avec seulement 11,3°C à Lille.

2. Les précipitations
Après un mois de février extrêmement sec, les précipitations sont une nouvelle fois déficitaires sur notre pays en ce mois de mars 2012 en raison de la prédominance des conditions anticycloniques et du flux d’est continental. Le déficit pluviométrique est de l’ordre de 44% à l’échelle de la France ce qui en fait le mois de février le plus sec depuis 2003. Le déficit pluviométrique est particulièrement important dans le sud-est avec seulement 3 millimètres à Montpellier et 4 millimètres à Toulon sur l’ensemble du mois ! A noter que l’hiver avait déjà été historiquement sec sur ces régions. On note aussi un déficit de l’ordre de 70% sur un axe allant de la côte aquitaine à la région parisienne en passant par la Touraine.

Deux régions font exception à ce bilan pluviométrique déficitaire : le Nord-Pas-de-Calais et le Roussillon. On retiendra l’épisode de fortes précipitations du 5 mars dans l’extrême nord avec 45 millimètres recueillis à Lille (dont 15 cm de neige, record de hauteur de neige pour un mois de mars) et jusqu’à 63 mm sur les collines de l’Artois à Bainghen (62). Plusieurs cours d’eau des Flandres ont d’ailleurs connu un pic de crue important et certains villages se sont retrouvés en partie inondés. En ce qui concerne le Roussillon mais aussi l’ouest du Languedoc, une dépression méditerranéenne a apporté de fortes précipitations entre le 20 et le 22 mars. On a relevé 51 mm à Perpignan et jusqu’à 66 millimètres à Béziers (34).

3. L'ensoleillement



A l’échelle de la France, l’ensoleillement aura été largement excédentaire (+40%). La majeure partie du pays bénéficie donc d’un soleil très généreux en ce mois de mars. Les régions proches de la Méditerranée sont celles où l’excédent d’ensoleillement est le plus réduit. On enregistre un excédent que de 4% sur la région de Toulon avec 246 heures de soleil. C’est sur les régions de l’est que l’excédent d’ensoleillement est le plus remarquable. A Besançon, on observe un excédent d’ensoleillement de 82% avec 253 heures de soleil pour une moyenne de 139 heures ! On retiendra la période de grand ciel bleu remarquablement longue pour cette époque de l’année, survenue entre le 22 et le 30 mars. Seul bémol à ce beau temps printanier, la pollution aux particules fines qui a concerné de nombreuses agglomérations en raison du vent faible et des conditions anticycloniques persistantes.

Retrouvez le bilan en vidéo présenté par Cyrille Duchesne.

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