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La France n’a plus soif…

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

La météo de ce début d’année 2012 nous aura joué bien des tours : mois de février glacial et

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La Loire gonflée par les pluies des 21 et 22 mai © cyd

La météo de ce début d’année 2012 nous aura joué bien des tours : mois de février glacial et très sec, mois de mars chaud, ensoleillé et sec, mois d’avril très arrosé, mois de mai instable et orageux… Si l’on s’inquiétait à juste titre d’une sécheresse qui s’installait très précocement à la fin du mois de mars, après un automne et un hiver trop peu arrosés, la situation s’est nettement améliorée depuis quelques semaines. Les précipitations abondantes survenues au cours des mois d’avril et mai sur la majeure partie du pays ont réjouit agriculteurs et hydrogéologues en dépit des vacanciers et touristes qui faisaient grise mine.


Une sécheresse agricole qui n’est plus à l’ordre du jour




Contrairement à l’année 2011 où les mois d’avril et mai avaient été extrêmement secs, ce printemps 2012 renoue avec les perturbations accompagnées de pluies ou d’orages. Le mois d’avril 2012 a même été l’un des mois d’avril les plus arrosés de ces cinquante dernières années. Dans l’ouest et le sud-ouest les cumuls de précipitations ont été remarquables et des records ont été battus à Lorient (183 mm, ancien record 167 mm en 1981) et Mont-de-Marsan (242 mm contre 232 mm en 1980). A l’échelle nationale, les précipitations sont excédentaires de près de 70% ce qui a eu un effet particulièrement bénéfique pour la végétation et les cultures. Ainsi à la fin du mois d’avril, les indices d’humidité des sols indiquaient un état de saturation sur la plus grande partie du pays. Seules quelques régions moins arrosées conservaient des indices d’humidité des sols plus faibles : la partie nord de l’Alsace, le Midi-Toulousain ou encore le pourtour du golfe du Lion.

Au mois de mai, c’est un temps instable qui a dominé avec des précipitations qui ont pris souvent un caractère orageux. Résultat, les cumuls pluviométriques sont assez hétérogènes mais peu de régions ont échappé aux pluies ou aux orages. Le pourtour méditerranéen jusqu’alors un peu épargné par les précipitations a connu de fortes averses orageuses. A Toulon, on a enregistré 103 mm depuis le 1er mai, soit plus du double de ce qu’il tombe habituellement en mai. Avec 74 mm à Marignane et 86 mm à Nîmes, on observe là aussi un excédent pluviométrique important. Les sols qui étaient encore très secs à la fin du mois d’avril ont vu leur taux d’hygrométrie remonter.


Au final la situation à l’approche de l’été 2012 est donc satisfaisante. Les précipitations de ces deux derniers mois ont permis aux cultures de profiter pleinement de l’humidité des sols pour leur croissance. Cette bonne situation hydrologique permettra au moins de limiter dans un premier temps l’usage de l’irrigation dans certaines zones de grandes cultures. Les agriculteurs attendent maintenant la chaleur (en train de s'installer) pour une pleine croissance des cultures et un temps moins humide pour pouvoir entreprendre les fenaisons.


Des nappes encore déficitaires mais une situation stabilisée



Si la sécheresse de surface a disparu, les nappes phréatiques restent quant à elles déficitaires sur près de 80% du territoire français. Cela s’explique principalement par les derniers hivers trop peu arrosés. Au cours de ce printemps 2012, malgré des pluies abondantes, la part des précipitations qui a rejoint les nappes est restée insuffisante. Une grande partie des pluies a été ponctionnée par la végétation et les cultures dans la couche superficielle des sols, tandis qu’une autre partie a ruisselé rapidement vers les cours d’eau, notamment lors des violents orages… Ce mauvais tableau est toutefois à nuancer puisque les pluies à répétition sur certaines régions ont permis d’enrayer la baisse du niveau des nappes. Au 1er mai, selon le B.R.G. M (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), 40% des nappes voyaient leur niveau stabilisé, 35% orientées à la hausse et seulement 25% continuaient de baisser. On observe encore des nappes très déficitaires dans le Bassin parisien, le Bassin Aquitain, le Maine et la vallée du Rhône. Les nappes qui présentent un niveau proche de la normale sont celles du Languedoc-Roussillon, de la Provence-côte-d’azur, du Poitou-Charentes et de sud de la région Centre.

La situation hydrologique est globalement en bonne voie d’amélioration mais seul un hiver très arrosé permettrait une recharge conséquente des nappes phréatiques et un retour à l’équilibre de la ressource en eau souterraine.

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