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Printemps pourris, canicule en juillet ?

Par Gilles MATRICON, météorologue
mis à jour le

Une question qui revient souvent dans les discussions : quel sera l'été après un printemps que l'on peut qualifier pour le

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Une question qui revient souvent dans les discussions : quel sera l'été après un printemps que l'on peut qualifier pour le moment de "pourri" ?

Pour répondre à cette question, référons nous aux statistiques qui laissent, à priori, peu de place au doute... Depuis 1940 et hormis quelques exceptions les statistiques sont formelles : la presque quasi-totalité des printemps qualifiés de "pourris" ont été suivis d'étés à peu près conformes aux normales (en tout cas aucune vague de chaleur généralisée au nord du territoire et durant plus de 4 jours n'a été observée). Mais si cette tendance est hélas vraie, il y a tout de même quelques exceptions, dont les année 1975 (qui a précédé la canicule de 1976), 1995 et surtout le mémorable été 1983 (juillet).

En effet, l'été 1983 s'est révélé plus chaud de 0,6°C par rapport aux moyennes en raison d'un mois de juin et d'un mois d'août mitigés ; mais surtout en raison d'un mois de juillet qui s'est montré très chaud : à l'échelle de la France, juillet 1983 se classe même au deuxième rang des mois de juillet les plus chauds depuis 1950.


Tout avait pourtant mal débuté...


En effet, le printemps 1983 s'est montré très humide avec des pluies à répétitions, liées à la persistance d'un vaste ensemble dépressionnaire étiré de l'Atlantique au nord de l'Europe. Des inondations très graves avaient affecté les régions du Centre-Est et du Nord-est (Bourgogne, Lorraine avec la Saône, le Rhône, la Meuse et la Moselle en crue) ou bien encore celles du nord et du Centre (crues de la Seine et de la Loire)...

Durant ces deux mois (avril et mai), il est tombé par endroit près de 3 fois ce qu'il tombe habituellement en cette période de l'année...


suivi d'un mois de juillet exceptionnellement chaud... mais orageux...

Fin juin, une dépression s'est creusée au large du Portugal et s'y est maintenue tout au long du mois du juillet. Cette dépression a fait remonter de l'air tropical humide sur notre territoire. Cette chaleur, très lourde, a même été très pesante et souvent pénible à supporter puisqu'elle s'est accompagnée d'une forte humidité venue de l'Atlantique. Tout cela a entraîné de nombreux orages, dignes des régions équatoriales...


14 jours d'orages à Paris, 40°C fin juillet en Rhône-Alpes les 30 et 31 juillet


Ainsi, à Paris, 14 jours d'orages ont été comptabilisés durant cette période de fortes chaleurs, autant qu'en une année... Les nuits, très lourdes, ont souvent empêché la température de descendre sous la barre des 18-20°C...

Cette vague de chaleur a pris fin brutalement le 1 er août après 2 journées historiques puisque les 30 et 31 juillet, la barre des 40°C a été atteinte en Rhône-Alpes (dans les régions lyonnaises et stéphanoises et même 37°C à Chamonix situé à 1000 mètres d'altitude).

En conclusion, les statistiques nous affirment que les printemps frais et humides n'aboutissent presque jamais à un bel été, ce qui corrobore de précédentes études climatologiques selon lesquelles il fallait un environnement sec au printemps pour augmenter le risque de canicule en été (comme en 1976 et en 2003).


Qu'attendre de l'été 2013 ?

Le retour à des conditions météo plus agréables se font attendre... mais il semble que le mois de juin et le début de l'été prennent des couleurs plus "estivales" (voir nos prévisions saisonnières).


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