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Le froid et la neige peuvent-il arriver en avril?

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Alors que le mois de mars est bien parti pour présenter au final des températures largement supérieures aux moyennes de saison, les prévisions saisonnières sont moins optimistes pour le mois d'avril, qui pourrait retrouver tout simplement des valeurs de saison. N'oublions pas que des chutes de neige tardives jusqu'en plaine sont globalement possibles jusqu'au 10 avril, parfois même plus tardives....

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PRINTEMPS © la chaîne météo Alors que le mois de mars est bien parti pour présenter au final des températures largement supérieures aux moyennes de saison, les prévisions saisonnières sont moins optimistes pour le mois d'avril, qui pourrait retrouver tout simplement des valeurs de saison. N'oublions pas que des chutes de neige tardives jusqu'en plaine sont globalement possibles jusqu'au 10 avril, parfois même plus tardives.

La situation que nous avons connu cet hiver fut étroitement liée à la vague de froid qui s'est éternisé en Amérique du nord. Là-bas, une nouvelle offensive de la neige est imminente, ce qui n'est pas rare en cette saison : souvent, les plus fortes tempêtes de neige de l'hiver se déclenchent en mars, notamment entre les Grands Lacs et le Québec.

Le froid peut-il alors redescendre sur l’Europe en avril ?

C’est une vraie question. Selon le principe des vases communicants, lorsque le froid s'atténuera en Amérique du nord, il serait alors assez logique que de l’air froid en profite pour descendre de l'autre coté, c'est à dire de l’Arctique vers l’Europe.

Mais ce n’est pas aussi simple : d’une part, les réserves d’air froid sont plutôt minces désormais sur l’arctique, tout s’étant déjà écoulé sur l’Amérique du nord. Et puis surtout, la saison avance : avec l’allongement de la durée du jour, le réchauffement saisonnier finira par prendre le pas sur les menaces de froid. Cela dit, la France n’est pas à l’abri d’un revers de médaille en avril : en cette période transitoire de l’année entre l’hiver et le printemps, tous les types de temps peuvent se produire : c’est d’ailleurs la tendance envisagée dans nos prévisions saisonnières : après un mois de mars encore doux et déjà printanier, de l’air frais et instable risque de débouler sur la France dès le début du mois d’avril, synonyme de giboulées voire même de neige fondue en plaine et de neige tardive sur nos reliefs. Il faudra donc surveiller ce qui se passe en Amérique du nord ces prochaines semaines, mais pas seulement.
Le parallèle Amérique du nord / Europe est-il systématique ?

Il ne faudrait pas croire que le parallélisme entre le temps en Amérique du nord et celui qui règne en Europe est aussi caricatural que cet hiver : ce serait trop facile. En effet, les cas sont fréquents où les hivers sont froids des deux cotés de l’Atlantique, comme ce fut le cas en 2010 – 2011, en 2005 ou encore en 1979. A ces moments-là, l’océan Atlantique était en phase « d’oscillation négative », présentant une anomalie de hautes pressions, ne permettant pas la circulation des dépressions entre les deux rivages ; ainsi, les hivers étaient aussi froids d’un coté que de l’autre. En revanche, les années 1983, 1989 et 2014 sont en phase d’oscillation atlantique « positive », présentant une anomalie de basses pressions, facilitant la circulation rapide des dépressions. On parle donc d’une interaction « océan-atmosphère » car les deux sont étroitement liés pour aboutir à la situation que l’on vient de connaître.
Même si le temps venait à se refroidir à nouveau en Amérique du nord, cela ne serait donc pas obligatoirement un signe de douceur et de nouvelles tempêtes pour l’Europe de l’ouest ; en fonction de l’évolution de l’indice nord-Atlantique, nos deux continents pourraient avoir froids en même temps pour le mois d’avril.

Gardons à l'esprit le dicton : " en Avril, ne te découvre pas d'un fil "...

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