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Volcan Islandais Bardarbunga : activité sismique importante et nuage de soufre toxique

Par La Chaîne Météo
mis à jour le

La Chaîne Météo fait le point quotidien sur l'éruption du volcan islandais en cours, avec un point spécifique sur l'évolution des vents pour le trafic aérien.

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Depuis la semaine dernière, peu de nouveauté à signaler: les séismes sont actuellement plus faibles, alors que la lave continue de couler plus ou moins régulièrement. En terme de volume de lave ejectée, cette éruption devient majeur. En revanche, pour le moment, rien n'est à craindre concernant le trafic aérien, puisqu'aucun rejet de cendre n'est à signaler.

Rappelons que la lave continue de s'échapper des fissures, de nombreux séismes de magnitude non negligeable ont eu lieu que ce soit au niveau de la Caldeira, mais aussi sous le volcan Askja. Ces seismes étaient en hausse et peuvaient indiquer une reprise de l'activité volcanique. Cela peut aussi simplement être la résultante de l'affaisement de la caldeira.

Ce week-end, une fissure était apparue également sur le flanc nord du glacier Vatnajökull. Parallèlement, les nuages qui s'élevaient de ces fissures présentaient une très forte concentration de dioxide soufre (SO2), pouvant être toxique pour les êtres humains et les animaux; compte-tenu des vents orientés au secteur sud, ce nuage remonte vers le nord de l'île où il a fallu procéder à quelques évacuations et à la fermeture de quelques pistes locales.

Jarðvísindastofnun Háskólans © Jarðvísindastofnun Háskólans

© La Chaîne Météo

Une éruption qui persiste depuis la fin août

Une nouvelle éruption du volcan Bardarbunga a commencé le week-end dernier et se poursuit actuellement, avec l’apparition d’une nouvelle fissure d’1 kilomètre de long entre le glacier du Dyngjujokull et la caldeira d'Askja, d’où s’échappe de la lave. Pour le moment, aucune cendre n’a encore été détectée en altitude mais les autorités de l'aviation civile surveillent de très près l'évolution de la situation. L'éruption continue donc, de façon modérée, sans explosivité, et donc sans panache de cendre.

Le week-end dernier, la situation du volcan a nécessité de relever le niveau de l'alerte au rouge, avec ainsi l'interdiction de survol de la zone du volcan en avion. L'alerte comportait alors une interdiction de tous les vols en dessous de 1800 mètres d'altitude dans un rayon de 18 kilomètres autour du volcan. Cela n'a eu toutefois aucun impact sur l'aéroport de Reykjavik qui est resté ouvert durant le weekend. Actuellement, en raison de l'absence de cendre dans les rejets volcaniques, le niveau d'alerte a été rabaissé au orange pour le Bardarbunga, et jaune pour l'Askja. De plus, le nombre de séisme enregistré est en nette baisse, indiquant alors potentiellement une baisse de l'activité volcanique en perspective.

Un peu de géologie

Tous les volcans ne se ressemblent pas et n'ont pas le même comportement : en Islande, zone située à l'aplomb du rift médio-Atlantique (ligne de séparation des plaques tectoniques), le volcanisme est majporitaire "effusif", c'est à dire que l'activité volcanique se caractérise par des remontées de magma et de coulées de lave. L'indice d'explosivité volcanique (IEV) est modéré (de niveau 3 à 4 sur une échelle ouverte qui monte à 8), mais le massif du Bardarbunga aurait connu en l'An 1477 une forte éruption explosive (indice 6). Cela démontre que le volcan reste potentiellement dangereux et pourrait provoquer une nuée ardente (nuage de cendres brulantes), bien que ce ne soit pas une menace directe. Quant à l'impact éventuel d'une éruption majeure sur le climat : lire ici notre analyse.

Une bombe à retardement ?

Le Bardarbunga est un volcan sous-glaciaire (voir notre article) : on ne voit pas le cratère car l'activité volcanique est située sous une épaisse calotte glaciaire, de 150 à 400 m d'épaisseur. Mais de la fumée est détectée depuis samedi dernier. Le danger serait une éruption massive qui propulserait des panaches de cendres et de vapeur d'eau (liée à la fonte du glacier) dans l'atmosphère. Néanmoins, indiquons que les volcans d'Islande ne sont pas "explosifs" comme l'Etna ou le Vésuve en Italie, donc moins dangereux.

L'Europe menacée ?

Si un nuage de cendres se forme, les conditions météo joueraient alors un rôle primordial, comme ce fut le cas au printemps 2010 avec l'éruption de l'Eyjafjol (plus de 100 000 vols annulés et 6 jours de paralysie total du trafic aérien européen). En cas de nuage de cendres volcaniques, le trafic aérien ne serait pas impacté en raison d'un flux de sud-sud-ouest (voire notre vidéo sur la direction des vents actuels). Les cendres volcaniques sont, dans ce cas, rejetées vers l'Arctique ou même le Groenland et non vers le reste de l'Europe. Ce vent de sud à sud-ouest se maintient toute au long de la semaine, sous l'effet d'un puissant anticyclone qui gonfle sur le centre de l'Atlantique et qui rejette le courant perturbé vers le Groenland. Ces conditions météo ne devraient donc pas avoir d'influence sur le trafic aérien de la zone Nord Atlantique.

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