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Novembre : le froid hivernal aux portes de la France ?

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

La tendance météo à long terme évolue vers une extension du froid plus rapide que prévu sur l’Europe. Les masses d’air froid se reconstituent brusquement depuis la mi-octobre sur la Sibérie et le nord de la Scandinavie. Désormais, la perspective de voir un temps plus hivernal qu’annoncé en novembre se précise.

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© La Chaîne Météo

Les premières gelées et les premières chutes de neige, qui viennent de se produire au nord de la Scandinavie et en Russie, sont arrivées à la période habituelle pour la saison. Mais le changement de temps a été brutal, puisque les températures étaient jusqu’à présent largement supérieures aux moyennes. D’ailleurs, à Moscou, le temps écoulé entre la dernière gelée (en avril) et la première de l’automne est supérieur à la normale. Mais maintenant, les conditions hivernales se sont généralisées en l’espace d’une semaine : il fait désormais de –10° à –15°. Signalons que du côté de l'Amérique du nord, les premières gelées et premières neiges sont arrivées avec environ 20 jours d'avance par rapport à la moyenne.

De l’air très froid en Russie

Une masse d’air très froid s’est reconstituée sur l’ensemble du nord du continent Eurasien, de la Sibérie (où les températures sont déjà comprises entre –25° et –35°) au nord de la Scandinavie et à la Russie : cet air très froid ne progressera pas tout de suite vers l’ouest de l’Europe, mais risque de modifier la prévision saisonnière que nous avions élaborée initialement. D’ailleurs, les surfaces enneigées et englacées des zones arctiques sont déjà supérieures à celles des années précédentes, à cette époque de l’année.

Cette perspective des grands froids a d’ailleurs fait réagir certains météorologues britanniques, qui craignent un mois de novembre « historiquement froid » et une suite d’hiver « glaciale ». Notez qu’à ce jour, même si la perspective d’avoir un hiver plus froid que prévu est possible, les prévisionnistes de METEO CONSULT n’envisagent pas ce scénario extrême, en tous cas pas pour la France.

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Des eaux Atlantiques plus froides

Un autre paramètre pris en compte pour l’élaboration des prévisions saisonnières européennes est l’anomalie de température et de pression atmosphérique sur l’océan Atlantique, entre l’Amérique du nord et l’Europe de l’ouest. A ce jour, les températures restent très douces le long de la côte Est Américaine mais présentent une anomalie « froide » au milieu de l’océan. Les modèles numériques mettent en évidence la persistance de cette anomalie pendant l’hiver. Il en découlerait aussi une anomalie de pression au-dessus de l’océan, car les eaux plus fraîches seraient propices à la formation d’un anticyclone. Celui-ci bloquerait la circulation des dépressions, à l’inverse de l’hiver dernier. On parlerait alors d’une « oscillation nord Atlantique négative », propice aux hivers froids en Europe (ex : hiver 2009/2010).

Sous la menace des grands froids ?

A ce jour, il est fort probable que l’hiver 2014/2015 ne s’apparentera pas au dernier. Il est envisageable que la France connaisse des coups de froid épisodiques dès ce mois de novembre, mais surtout en février comme nous l’indiquions dès le mois de septembre, avec une probabilité non négligeable que le froid se prolonge au printemps. Mais il n’y a pas encore d’indicateurs suffisamment marqués pour prévoir un hiver véritablement froid sur notre pays. Nous pourrons donc, dans un premier temps, évoquer la probabilité d’un hiver « standard à tendance plutôt froide », ce qui était plutôt assez habituel ces dernières années avant la survenue de l’hiver passé, qui nous a fait oublié les précédents (2010 ou 2012 par exemple).

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