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Canicule et sécheresse : l'agriculture impactée
La conjonction d'un printemps très sec dans certaines régions agricoles comme le Bassin parisien et le Bassin aquitain et les températures exceptionnellement élevées que nous avons connu ces derniers jours ont un impact important aussi bien pour les céréaliers que pour les éleveurs.
Si les récoltes s'avéraient prometteuses il y a quelques semaines, certains courtiers prévoyant même une récolte record étant donné les bonnes conditions climatiques du début de printemps, la situation météo de ces dernières semaines (faible pluviométrie et fortes chaleurs) a changé la donne.
Baisse de rendements chez les céréaliers
Selon la société Agritel, société spécialisée dans la gestion du risque des prix sur les matières premières agricoles, cela va dépendre des régions. Celles où les blés sont arrivés à maturité comme dans le sud où les moissons ont déjà commencé, l'impact sera limité». En revanche plus au nord comme dans le Bassin parisien, là où les blés poussent encore, l'impact risque d'être bien plus important. Le blé va échauder, ce qui veut dire que les fortes chaleurs vont griller les épis de blés aboutissant à des grains de petite taille et de maigre poids. Des baisses de rendements sont donc à prévoir pour les blés des grandes plaines du Nord et du Centre de la France. Ces pertes de rendements devraient etre compensés en partie par la hausse des cours du blé, de l'ordre de 12% depuis une semaine.
L’an dernier, un épisode de sécheresse prolongée avait cédé la place mi-juillet à des conditions anormalement humides au contraire, qui avaient dégradé les blés dans les champs et provoqué leur germination.
Baisse de production de lait chez les éleveurs
Les éleveurs doivent veiller à la bonne santé des animaux en période de forte chaleur. Il faut veiller à ce que les animaux puissent s'abreuver suffisamment. Avec des températures supérieures à 35°C, une vache peut consommer jusqu'à 150 litres d'eau. A noter que les vaches produisent en moyenne 3 litres de lait en moins par jour en période de canicule. Sans compter les prairies qui grillent sous l'effet des fortes chaleur et du manque d'eau, ce qui pose problème pour l'alimentation des animaux.
Premiers signes d'échaudage chez les viticulteurs
Les grappes se teintent d’une couleur brun-rouge, puis évoluent vers un aspect de raisin sec. C‘est ce qu’ont pu observer les chambres d’agriculture de la Saône-et-Loire et de la Côte-d’Or. En Languedoc, Bernard Molot, de l’Institut français de la vigne et du vin, en a aussi relevé quelques signes. À ce stade, cependant, l’ampleur du phénomène reste limitée.
Ce sont plutôt les traitements qui posent des problèmes. « Pour une efficacité optimale, la protection phytosanitaire doit être réalisée entre 12 et 24 °C avec une hygrométrie comprise entre 50 et 90 % », rappelle Benjamin Alban, conseiller viticole dans le Mâconnais et le Beaujolais. Avec un temps sec et chaud, l’évaporation du produit est telle que les traitements sont inefficaces.