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Banquise arctique : vers sa disparition ?
En cette fin d'hiver boréal, la surface de la banquise arctique figure parmi les plus faibles de la décennie. Certains médias s'inquiètent de sa fonte éventuelle cet été. Qu'en est-il ? Éléments de réponse avec la Chaîne Météo.
A la sortie de l'hiver, c'est toujours à la fin mars que la banquise arctique atteint sa plus vaste étendue, avant d'entamer la fonte printanière habituelle. Mais cette année, cette superficie reste bien inférieure à la moyenne de référence 1981 - 2010 (7% de moins), rejoignant les niveaux les plus faibles de 2007 et de 2011, avec même un rétrécissement supplémentaire de 1% par rapport à ces années record.
Une faible superficie record, avec des disparités
Cette faible superficie s'explique par un hiver exceptionnellement doux dans la zone polaire, notamment dans la zone comprise entre le Spitzberg et la mer de Barents (au nord de la Scandinavie) : de fréquents vents du sud ont fragilisé la banquise avec des températures supérieures de 5° à 6° aux moyennes. Mais au nord-ouest du Groenland et du canada, l'extension de la banquise est dans les normes. On ne peut donc pas dire que "le pôle nord se réchauffe", c'est plus complexe que cela.
La banquise va-t-elle passer l'été ?
Cette question est posée actuellement par de nombreux médias, mais la réponse est clairement oui. Cela ne s'est jamais produit dans l'interglaciaire que nous connaissons depuis environ 8000 ans, et il restera toujours une surface prise par les glaces au nord du Groenland. Même lors de l'année record 2011 - 2012, la banquise avait repris brusquement une extension très rapide dès le début du mois de septembre, en liaison avec un hiver à nouveau plus froid.
Vers la fin d'El Nino
L'hiver qui vient de s'écouler a été conditionné par le phénomène global "El Nino" qui produit un réchauffement planétaire. A ce jour, les prévisions envisagent désormais l'arrêt rapide d'El Nino avec la reprise de La Nina dès l'automne prochain (il s'agit du phénomène inverse : refroidissement des eaux de l'océan Pacifique) : ce changement de configuration sera propice à un hiver prochain plus froid dans les hautes latitudes, rétablissant probablement un retour à la normale de la banquise pour 2016 - 2017.
Et l'Antarctique ?
Le continent austral entame, quant à lui, sa saison hivernale. La banquise est donc à son minimum avant de croître pendant l'hiver (les saisons étant inversées dans l'hémisphère sud). Pour la première fois depuis le début des mesures des banquises, sa surface était à peine dans les normales, mais ces dernières semaines voient déjà une reprise de son extension : on ne peut donc pas émettre de conclusion quant à un rétrécissement éventuel.