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La Nina va-t-elle rafraichir la planète ?
Alors que El Nino dans l'océan Pacifique touche à sa fin, le phénomène inverse - baptisé La Nina - va se mettre rapidement en place dès cet été. Quelles en seront les conséquences ? Analyse de La Chaîne Météo.
Le phénomène El Nino est un processus cyclique de réchauffement anormal des eaux de l'océan Pacifique oriental (côte Américaine), qui survient en moyenne tous les 7 ans. Certains épisodes sont beaucoup plus marqués que d'autres : ce fut le cas des "El Nino" de 1983, 1997 et de 2015. Si les causes de déclenchement de ces cycles restent encore mal connus, on sait prévoir le déclin ou l'émergence de ces phénomènes en mesurant la température de l'eau (par altimétrie), la direction des courants marins et des vents.
Un "effet papillon"
Comparable à un jeu de domino, les effets de El Nino et de la Nina se répercutent à l'échelle planétaire en plusieurs mois car le changement de température de l'eau modifie le sens des vents et la circulation atmosphérique au-dessus de la zone intertropicale. Ces changements influencent aussi le "jet stream" (grands vents qui font le tour de la planète) et chamboulent la distribution des masses d'air.
Un réchauffement à son maximum
En résumé, on peut dire que le phénomène El Nino réchauffe la planète tandis que son inverse, La Nina, a tendance à la refroidir.
Ainsi, si l'année 2015 fut la plus chaude jamais enregistrée au niveau planétaire depuis le début des relevés contemporains en 1880, c'est par l'addition de l'effet d'El Nino et du réchauffement climatique. Selon les chiffres de la NOAA (administration météorologique et océanographique Américaine), Avril 2016 a été le mois d’avril le plus chaud jamais enregistré. Il s’agit du douzième mois consécutif de record de chaleur.
Cette année 2016 devrait se situer encore très près de ces records, car malgré la rapide atténuation du Nino, il faudra plusieurs mois, par effet d'inertie, pour que la chaleur accumulée se disperse dans l'atmosphére et dans les océans. Cela étant dit, le rafraichissement pourrait s'accéler à partir de l'automne dans l'hémisphère nord.
Le retour de La Nina
La Nina est donc attendue rapidement dès cet été, après une brève période neutre. Les eaux de l'océan Pacifique auront perdu les 3°C d'anomalie enregistrés depuis l'année dernière. Le refroidissement pourrait atteindre -2° sur cette vaste zone océanique.
Les effets planétaires de la Nina sont moins violents que ceux d'El Nino mais ne sont pas anodins. Cela relance l'activité cyclonique en Atlantique Nord, bien que pour cet été, il sera trop tôt pour en subir les effets. La mousson indienne, vitale pour l'agriculture, pourrait s'affaiblir. L'hiver prochain risque d'être plus froid dans l'hémisphère nord, et la banquise arctique pourra reprendre une extension normale à partir de l'automne.