Actualités Météo
Seine-Maritime et Eure : crue majeure de la Seine
Hier matin, la Seine à Paris a atteint la cote de 6,10 m au pont d'Austerlitz et au niveau du Zouave du Pont de l'Alma, un niveau inférieur de 10 cm à celui de la dernière grande crue de 1982. Ce dimanche, l'onde de de crue atteint Rouen puis Le Havre lundi. Quelle évolution attendre pour ces prochains jours ?
Le point de ce dimanche à 9 heures :
Le pic de crue de la Seine à Paris s'est stabilisé à 6,10 m dans la nuit de samedi. La crue de 1982 n'a donc pas été été atteint et la menace d'une alerte rouge est écartée : en effet, pour Paris, on parle de crue majeure dès lors que la Seine atteint la barre des 7,13 m.
A noter qu'il ne s'agit pas vraiment d'un pic, mais d'un plateau qui se maintient jusqu'à lundi matin, avant une baisse progressive en début de semaine. Pendant ce temps, les niveaux montent encore en aval, sur le tronçon entre Poissy (78) et Elbeuf (76), où le maximum est attendu d'ici lundi matin.
L'onde de crue descend lentement la Seine vers la Normandie, qui est concernée jusqu'en milieu de semaine. Les coefficients de marée, qui sont proches de 90 à 100, freinent l'écoulement de la crue entre Rouen et le Havre. En raison de l'importance de la crue de la Seine ce dimanche, un communiqué spécial a été émis par nos services.
Décrue amorcée en amont de Paris.
En amont, la lente décrue amorcée hier à Melun (77) et à Longjumeau (91) se poursuit. En aval, les niveaux étaient toujours en hausse : à Suresne (92), on a dépassé la côte de la crue de 1982. Entre Poissy (78) et Elbeuf (76), des évacuations se produisent. A Poissy (78), le pic de crue a été atteint dimanche matin (niveau 22,00 m).
Sur ce tronçon des "boucles de Seine", entre Chatou et Mantes, le pic de crue passe ce week-end (pic aujourd'hui à Mantes) mais on n'atteindra pas les niveaux de 1982, restant proches du seuil atteint lors de la dernière crue notable de 2001.
Une crue importante pour Paris
« Fluctuat Nec Mergitur » : telle est la devise de la ville de Paris (« elle flotte mais ne coule pas »). Plus que jamais d’actualité cette maxime rappelle que la capitale, étant située en aval de la confluence de la Marne, du Grand Morin, du petit Morin et de l’Yonne avec la Seine, reste sous la menace éventuelle d’une crue majeure du fleuve. A cet égard, la crue historique de 1910 reste la référence majeure de notre époque contemporaine. Plus près de nous, la crue de 2001 avait été remarquable mais déjà dépassée actuellement. Depuis, la cote du fleuve est restée dans les normes malgré quelques périodes de hautes eaux habituelles en hiver.
Néanmoins les crues actuelles prouvent que de fortes précipitations pouvent entraîner des débordements majeurs au printemps sur les affluents de la Seine et sont capables de faire réagir le fleuve jusqu’à la capitale. Désormais, les lacs-réservoirs, censés protéger Paris des crues, ne retiennent plus l'eau de la Seine et de ses affluents...une situation exceptionnelle.
Aucune comparaison avec la crue centenale de 1910
Même si les niveaux sont élevés, rappelons que la crue centenale de l'hiver 1909 - 1910 avait atteint 8,62 m au niveau du pont de l'Alma (le double de ce que l'on mesure actuellement), plongeant l'Ile-de-France sous les eaux pendant 3 mois. Cependant, en approchant les 6 m, la crue de la Seine provoque des inondations de sous-sols et la fermeture de quelques tronçons du RER C. Rappelons aussi que la grande crue de 1910 était une crue hivernale, or nous sommes actuellement en saison "estivale" avec une végétation qui capte l'eau. Selon Marc Vincent, directeur général des services techniques de Seine Grands Lacs. "On est sur une crue de printemps, une bonne partie de la végétation retient l'eau", précise le directeur. Les écoulements directs sont donc moins importants. "Les grandes crues qu'on connaît sur le bassin de la Seine sont plutôt des crues hivernales".
.
Retrouvez ici les prévisions concernant l'Île-de-France.