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Ouragans : vers une saison cyclonique faible ?
Alors que la saison cyclonique 2017 a figuré parmi les plus actives depuis le début des relevés, avec des phénomènes dévastateurs (Harvey, Irma ou encore Maria dans les Caraïbes), cette année pourrait s’avérer beaucoup moins intense que prévue par les services météorologiques. La Chaîne Météo vous dévoile les dernières prévisions cycloniques.
Une saison cyclonique 2018 peu intense dans l’Atlantique Nord
Cette année, la saison cyclonique de l’Atlantique Nord, qui débute le 1er juin et s’achève le 30 novembre, ne compte que quatre systèmes tropicaux, dont deux ayant atteint la catégorie d’ouragan (Beryl et Chris). En 2017, on comptait au même moment de l’année, 8 systèmes tropicaux, parmi lesquels on dénombrait trois ouragans, dont un majeur (Franklin, Gert et Harvey). Par rapport à 2017, la saison 2018 s’annonce d’ores et déjà moins intense, et les prévisions vont toujours dans ce sens. Comment expliquer ces prévisions ?
Des ondes tropicales non alimentées
Un ouragan a pour origine une onde tropicale. Cette onde se propage d’Afrique de l’ouest à la mer des Caraïbes (sur une zone de l'Atlantique dite "tropicale"), poussée par le régime des alizés. Ces ondes tropicales créent des ouragans si l'air qu'elles traversent contient suffisamment d'humidité. Cette humidité donne l’énergie nécessaire à des pluies et des orages, initiant une instabilité qui ultérieurement pourrait donner un ouragan. Mais cette année, les ondes tropicales traversent un air sec qui ne permet pas d’alimenter l’instabilité requise au développement cyclonique.
Surface des eaux trop froides
Une autre condition de formation des ouragans repose sur la température de la surface de l’océan, sur 60 mètres de profondeur. Cette température doit être égale ou supérieure à 26°C. Or la zone de développement principale (Main Region Development), s’étendant des côtes d’Afrique de l’ouest à la mer des Caraïbes, n'atteint pas les températures requises. La probabilité de formation cyclonique s’en trouve atténuée.
Des vents défavorables
Autre condition pour qu’un ouragan se forme : les vents ne doivent pas varier énormément, en direction et en vitesse, sur la zone de formation principale. Si l’année 2017 a été une année où les vents ont été favorables, cette situation ne se répète pas dans l’Atlantique Nord cette année (toujours dans la zone concernée). On y observe une forte variation des vents en direction et en vitesse de manière verticale : cela inhibe le développement cyclonique.
Quelles prévisions ?
A l’aide de ces nouvelles données, et comme déjà anticipé par la Chaîne Météo dès ce printemps, les organismes dédiés à la prévision cyclonique ont revu à la baisse le nombre d’ouragans cette année pour l’Atlantique Nord. Le Tropical Storm Risk est passé de 15 à 11 tempêtes nommées, de 7 à 5 ouragans, et de trois à un ouragan majeur entre décembre 2017 et août. L’Université de l’Etat du Colorado a baissé sensiblement ses prévisions : de 14 tempêtes nommées à 12, de 7 à 5 ouragans et de 3 à 1 ouragan majeur entre avril et ce mois d’août.
Enfin, la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), qui prévoyait une saison cyclonique égale voire supérieure à la moyenne, s’est ravisée le 9 août. Elle prévoit désormais une saison cyclonique inférieure à la moyenne, soit entre 4 à 7 ouragans possibles dont deux majeurs. Ces prévisions sont rassurantes pour les îles des Caraïbes et la côte Est étasunienne qui ont été durement touchées en 2017. Un nouveau rapport fait mention de 4000 de morts sur l’île de Porto Rico suite au passage de l’ouragan Maria. Il s’agissait de l’ouragan le plus violent après Irma. Cette saison cyclonique calme permettra aux îles de se reconstruire sans heurt ni douleur pour cette année.