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Pas assez de pluie cet hiver : vers un risque de sécheresse ?
L'hiver que nous connaissons en France n'est pas assez pluvieux pour permettre une recharge efficace des nappes phréatiques, qui restent déficitaires. Cette situation pourrait conduire à une sécheresse cet été si le printemps ne rétablit pas l'équilibre. Analyse et prévisions de La Chaîne Météo.
L'hiver météorologique s'étend du 1er décembre au 1er mars : à deux semaines du printemps, force est de constater que les précipitations restent relativement faibles sur la France métropolitaine, avec un déficit de 14%, malgré un enneigement correct en montagne. Ce déficit de pluie conduit à un niveau inférieur à la moyenne des nappes phréatiques.
Un déficit pluviométrique lourd de conséquences ?
Depuis le début de l'hiver, les précipitations ont été très inégales : si l'automne avait été localement très pluvieux dans le sud de la France, notamment en raison des épisodes méditerranéens, notre pays connait un déficit faible à modéré constant, avec 6% de déficit en décembre, 25 % en janvier et 14 % jusqu'à cette mi février.
Toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne : la façade est/nord-est de la France et le pourtour méditerranéen sont les plus déficitaires, notamment en janvier, alors que le nord-ouest avait été bien arrosé en décembre. Les montagnes ont retrouvé, en revanche, un enneigement correct, ce qui permettra d'alimenter les nappes phréatiques lors de la fonte.
Rappelons que les précipitations efficaces doivent tomber en automne et en hiver, car à ce moment-là, la faible évaporation et la végétation en latence permettent à l'eau de s'infiltrer dans les sols et d'alimenter les nappes. Au printemps, les pluies sont les bienvenues, mais les premières chaleurs et le réveil de la végétation pompent déjà une bonne partie de ces précipitations.
Un an de déficit pluviométrique
Ce contexte hivernal relativement sec, sans excès tout de même, s'inscrit dans un contexte de 12 mois déficitaires sur notre pays : le dernier mois a avoir été largement excédentaire était mars dernier (+78 %). Ensuite, le printemps dernier a été humide et orageux, sachant que les fortes pluies d'orage ruissellent et ne pénètrent pas dans le sous-sol. L'été a été particulièrement chaud, sec et long, avec un déficit culminant en septembre dernier (-68 %). Dans ce contexte, le déficit hivernal actuel, bien que modéré, s'apparente à une "bombe à retardement" avant d'attaquer l'été, qui pourrait s'annoncer chaud et sec.
Cette situation est radicalement opposée à celle de l'hiver dernier. La pluviométrie de l'hiver 2017-2018 avait été très excédentaire sur la majeure partie du pays, atteignant localement des valeurs records. L'hiver 2017-2018 se classait en effet au 1er rang des hivers les plus arrosés sur la période 1959-2018 en Bourgogne et au 3ème rang en Île-de-France, Rhône-Alpes, Franche-Comté, Limousin, Auvergne et Aquitaine.
Nos prévisions saisonnières : vers un printemps sec ?
Les perspectives à long terme ne sont pas très encourageantes : nos prévisions saisonnières envisagent un printemps sec (notamment à partir d'avril) et majoritairement doux. La recharge des nappes phréatiques ne pourrait donc se faire qu'à la faveur des éventuelles pluies attendues en mars.