Actualités Météo
L'enneigement précoce en montagne augure-t-il d'une belle saison de ski ?
Après un début d'automne très doux,un régime d'ouest à nord-ouest assez froid en altitude a dominé en novembre. L'ensemble des massifs a été concerné par des chutes de neige jusqu'à basse altitude. Les Pyrénées ont été particulièrement bien servies avec un enneigement remarquable pour cette période de l'année. La Chaîne Météo s'est intéressée aux dernières saisons hivernales pour savoir si un bon enneigement précoce augurait d'une bonne saison de sports d'hiver.
Au 20 novembre, la neige était présente au sol dès 700 à 800 mètres sur les Vosges et le Jura, 800 à 1000 m sur les Alpes, le Massif central et les Pyrénées.
Un très bon enneigement sur les Pyrénées et le sud des Alpes
A 1500 mètres d'altitude, on observe une couche de neige fluctuant entre 15 à 40 cm sur les Vosges, le Jura et le Massif central. Dans les Alpes, l'enneigement est très hétérogène : les Alpes du sud et les massifs de l'Isère sont plus enneigés que les Alpes du Nord. A 1500 m on observe en moyenne 10 à 15 cm en Savoie alors qu'on a 40 à 50 cm dans le Mercantour (Alpes-Maritimes) et 50 à 60 cm dans le Vercors (Isère). Le massif pyrénéen est le grand gagnant avec des quantités de neige exceptionnelles pour un début de saison sur la partie ouest du massif. La station de Piau-Engaly observe 130 cm en haut des pistes, 150 cm à La Mongie et 180 cm à Cauterets, station la plus enneigée de France.
Au cours des prochains jours, le redoux sera significatif en montagne et le manteau neigeux va s'amenuiser progressivement en dessous de 1500 mètres d'altitude.
Un début de saison précoce n'augure pas forcément d'une belle saison
Si l'on regarde les observations d'enneigement dans les Pyrénées au cours des dernières années, on voit que différents cas de figure se sont produits après un bon enneigement précoce.
Le début de saison 2010-2011 a ressemblé à celui que nous connaissons dans les Pyrénées. Fin novembre, l'enneigement avait atteint celui d'un mois de janvier sur l'ouest de la chaîne pyrénéenne. Mais dès le début du mois de décembre, un temps doux et pluvieux a mis à mal le manteau neigeux. Par la suite, le temps a été durablement sec jusqu'à la mi février. Au coeur de la saison, l'enneigement a finalement été l'un des plus bas jamais observé en dessous de 2000 mètres d'altitude. Il a fallu attendre la toute fin du mois de février et le début du mois de mars pour retrouver des chutes de neige conséquentes, mais le redoux au début de printemps a rapidement fait fondre la neige. La saison de sports d'hiver 2010-2011 a finalement été l'une des plus défavorables sur le massif pyrénéen.
Au cours de la saison 2012-2013, de fortes chutes de neige se produisent à relativement basse altitude entre fin novembre et début décembre avec 150 cm de neige à Cauterets observé au 10 décembre. Il s'ensuit une période où l'enneigement redevient déficitaire entre fin décembre et le début du mois de janvier. Par la suite, le temps redevient très perturbé et les chutes de neige sont quasiment quotidiennes entre la mi-janvier et la mi-février. L'enneigement bat alors des records avec 3 m à la mi-février à 1800 m et plus de 4 mètres à 2500 m ! Jusqu'au début du mois d'avril, le temps perturbé et les chutes de neige fréquentes maintiennent un enneigement exceptionnel sur la majeure partie de la chaîne.
Dans les Alpes du Nord, les deux dernières saisons de sports d'hiver ont connu un déficit d'enneigement important en début de saison mais les précipitations neigeuses ont fait leur retour de manière assez fréquentes au coeur de l'hiver avec des fluctuations importante de la limite pluie-neige. Au final le bilan a été positif à moyenne et haute altitude, plus difficile pour les stations situés à basse altitude. Si l'on prend maintenant l'exemple de la saison 2010-2011, on a observé un enneigement précoce sur les Alpes du nord avec plusieurs offensives neigeuses dès l'automne. Par la suite, la situation se dégrade avec des redoux pluvieux et un enneigement qui devient déficitaire dès Noël. En janvier et février des conditions anticycloniques s'installent durablement si bien qu'à la fin du mois de février, l'enneigement est l'un des plus faibles pour cette époque de l'année. Les quelques chutes de neige observées en mars ne suffiront pas à rétablir un enneigement correct. Au final, la sécheresse de cet hiver aura été la principale responsable d'un hiver très déficitaire en neige sur nos montagnes.
Une tendance saisonnière pas très favorable à la neige
Notre tendance saisonnière pour les 3 prochains mois n'est pas très favorable à un bon enneigement en montagne. Les flux d'ouest à sud-ouest océaniques devraient dominer sur une large moitié nord de la France avec des températures supérieures aux normales de saison. Les stations de basse et moyenne altitude pourraient donc pâtir de périodes douceur récurrentes, même si quelques épisodes de neige pourront se produire temporairement dans les flux d'ouest à nord-ouest à l'arrière des zones perturbées. Les stations des Alpes du Nord au dessus de 1800 m pourraient être privilégiées avec des précipitations le plus souvent sous forme de neige.
Le sud des Alpes et les Pyrénées favorisées en novembre pourraient retrouver des conditions météo plus défavorables dès décembre avec des conditions plus sèches et anticycloniques. Les températures supérieures au moyennes de saison seraient défavorables au maintien de la neige à basse et moyenne altitude.