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Bilan tempête DENNIS : troisième tempête en une semaine !

Par Gilles MATRICON, météorologue
mis à jour le

Après la tempête CIARA de dimanche dernier et d’INES jeudi, une troisième tempête, nommée DENNIS a balayé un large tiers nord de la France ce dimanche 16 février. Voici le bilan de cette tempête.

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Cette tempête d'hiver était liée à la présence d'un imposant système dépressionnaire sur l'Atlantique Nord, qui a été propulsé par un violent Jet Stream (vents de haute altitude qui soufflent vers 9000 m) vers les îles britanniques puis le nord de l'Europe, d'où les intempéries qui se sont produites. DENNIS est la 3ème tempête à frapper le nord de la France en 1 semaine, après CIARA et INES.

L'énorme système dépressionnaire dans lequel circule la #tempêteDennis mesure plus de 7000 km de long sur 5000 km de large. Avec une pression estimée à 923 hPa, #Dennis est l'1 des 10 plus profondes #tempêtes jamais observées aux latitudes septentrionales de l'Atlantique Nord. pic.twitter.com/ToSZ1VKX82

— La Chaîne Météo (@lachainemeteo) February 16, 2020

Un gradient de pression très resserré en surface

Ce vaste système dépressionnaire est venu s'opposer à un anticyclone très puissant sur les Açores et l'Espagne. La zone de contact entre ces deux centres d'action passe par le nord de la France. Ainsi, ce dimanche, le gradient de pression était très important avec 997 hPa à Cherbourg contre 1030 hPa à Toulon. C'est cette différence de pression au sol qui a favorisé en partie les vents violents que la Bretagne, les Pays-de-la-Loire, le bassin parisien, la Normandie et les Hauts-de-France ont subi.

De 998 à 1030 hPa. Un écart de pression de plus de 30 hPa sur la France ce dimanche matin. Un écart de pression très important qui explique pourquoi les #vents sont si forts ce dimanche au passage de la #TempeteDennis sur les régions du nord. pic.twitter.com/HA0iiAUghb

— La Chaîne Météo (@lachainemeteo) February 16, 2020

Un Jet Stream exceptionnellement puissant en altitude

A ces grands écarts de pressions vient s'ajouter le Jet Stream qui circule vers 9000 mètres d'altitude. Celui-ci a été remarquablement rapide avec des vents à près de 400 km/h. Ce Jet Stream, qui délimite justement le vaste système dépressionnaire atlantique du puissant anticyclone des Açores, a donc renforcé les rafales de vent au sol en dynamisant le système perturbé.

La rapidité de déplacement de la bande nuageuse sur le nord de la France qui correspond à la perturbation de la #tempêteDennis qui balaie les îles britanniques témoigne de la puissance du #JetStream qui atteint près de 400 km/h ! pic.twitter.com/x6K2TktQvU

— La Chaîne Météo (@lachainemeteo) February 16, 2020

Jusqu'à 138 km/h dans le Cotentin

Dimanche, des rafales tempétueuses ont donc touché le nord de la France. En bord de mer, une rafale à 138 km/h a été relevée à Gatteville-le-Phare dans le Cotentin, un phare particulièrement exposé et pas vraiment représentatif et 135 km/h au Conquet (29). Dans les terres, le vent a soufflé jusqu’à 134 km/h à Rostrenen (29), 115 km/h à Angers (49), 112 km/h à Rouen (76), 107 km/h à Arras (62), 104 km/h à Rennes (35), Lille (59) et Toussus-le-Noble à l’ouest de Paris.

Par ailleurs, on a relevé : 120 km/h à Saint-Hillaire (61) et Laval (53), L’Huisserie (53) et à Fécamp (76), 117 km/h à Granville (50), 115 km/h à Concarneau (29), Angers (49) et au Havre (76), 114 km/h à Calais (62), 111 km/h à Cherbourg (50), 110 km/h à Brest (29), 108 km/h à Dinard (35), 107 km/h à Caen (14), 104 km/h à Morlaix (29), 103 km/h à Beauvais (60) et Chouilly (51), 101 km/h à Lorient (56), 99 km/h à Roissy (95) et Melun (77), 96 km/h à Paris Montsouris (75) et 92 km/h à Châteaudun (28).

© La Chaîne Météo

De fortes pluies en Bretagne

Cette tempête a provoqué de fortes pluies en Bretagne : sur le centre du Morbihan et du Finistère, le vent de Sud-ouest a provoqué de fortes pluies, notamment sur les Montagnes Noires où l'effet orographique a joué un rôle important sur les accumuations importantes d'eau.

De fortes #pluies se produisent depuis hier sur le sud de la #Bretagne. Il est déjà tombé l'équivalent de 2 à 3 semaines pluies ces dernières 24 heures sur le centre du #Morbihan. pic.twitter.com/mYFZbQ6Tiv

— La Chaîne Météo (@lachainemeteo) February 16, 2020

Des vagues énomes, une mer déchaînée

Sur l'océan Atlantique, ces tempêtes à répétition provoquent une mer grosse, voire énorme. C'était le cas au large de la Bretagne dimanche matin avec une vague de 15,4 mètres de haut mesurée entre la pointe Saint-Mathieu et Ouessant.

A l'extrémité de la #Bretagne, la pointe du Raz cet après-midi, perdue au milieu de la #tempêteDennis avec des vents à plus de 130 km/h et des vagues de plus de 10 mètres de haut dans une mer déchaînée... Source : https://t.co/wOUnLKwes2 pic.twitter.com/n3Gf1ii862

— La Chaîne Météo (@lachainemeteo) February 16, 2020

Tout l'ouest de l'Europe est affecté

Les îles britanniques ont subi également cette tempête puisque des rafales à près de 160 km/h ont été mesurées dans la montagne écossaise, ce qui n'est certes pas un record par là-haut. Ces vents violents se sont accompagnés de fortes pluies qui ont provoqué des inondations en Angleterre et au Pays-de-Galles où il est tombé localement l'équivalent d’1 mois de précipitations en 24 heures. Facteur aggravant, ces fortes pluies sont survenues après celles déjà tombées lors du passage des tempêtes Ciara et Inés. Résultat, les inondations sont sur certains secteurs catastrophiques.

Après 3 #tempêtes successives (#Ciara, #Inès et #Dennis) et plus d'1 à 2 mois de pluies tombés en 1 semaine, les îles britanniques subissent d'importantes #inondations. Les rues de #Pontypridd au Pays de Galles sont recouvertes de 50 cm d'eau. Source : https://t.co/QGvCSyXgz0 pic.twitter.com/GKs4wQmAL7

— La Chaîne Météo (@lachainemeteo) February 16, 2020

En conclusion, on retiendra que cette tempête DENNIS se classe dans des tempêtes hivernales classiques, habituelles à cette époque de l'année. Mais sa survenue une semaine après la tempête CIARA est remarquable. Toutefois, il n'existe pas de corrélation entre cette tempête classique et le réchauffement climatique, d'autant plus que les études officielles à ce sujet indiquent : "L'état actuel des connaissances ne permet pas d'affirmer que les tempêtes seront sensiblement plus nombreuses ou plus violentes en France métropolitaine au cours du XXIe siècle" (Météo France).

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