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Coronavirus : les effets sur le climat
Depuis que le coronavirus COVID-19 sévit, les divers gouvernements du monde n’ont pas eu d’autres choix que de mettre un coup d’arrêt aux activités économiques par les mesures de confinement. Et si les bourses dégringolent du fait de cet arrêt ou profond ralentissement, le climat lui semble tirer des bénéfices.
L’activité humaine ainsi que l’économie sont tenues pour être de grands émetteurs de gaz à effet de serre, de polluants et de particules fines. Comme le rappelle l’Organisation mondiale de la santé, les particules fines rejetées également par nos activités, représentent par an 9 millions de morts prématurés.
Les effets du coronavirus sur le climat : des données spectaculaires en Chine
Or, depuis les mesures de confinement prises en Chine, un bilan s’impose. A l’aide des données satellitaires récoltées par la NASA, l’organisme américain a fait un constat sans appel. Les taux de particules fines, de polluants et gaz à effet de serre ont baissé.
Le taux de monoxyde de carbone a par exemple dégringolé de 10 à 45% de Wuhan à Beijing. Quant au taux de particules fines, il a lui aussi chuté de 30% sur le mois de février par rapport aux trois années qui précèdent. En janvier et février, un gaz très toxique émis par les véhicules et industries, le dioxyde d’azote (noté NO2), a vu son taux baisser de 30 à 50% dans certaines villes chinoises par rapport à la même période prise en 2019.
Enfin, depuis décembre et le ralentissement considérable de l’économie chinoise, le taux de gaz à effet de serre aurait chuté d’un quart entre le 3 février et le 1er mars comparé à 2019. Pour vous donner un ordre d’idées, cela correspond à une réduction de 200 millions de tonnes de rejets de CO2 selon le Centre de recherche sur l’énergie et la qualité de l’air.
Certains scientifiques n’hésitent pas à affirmer que le coronavirus a sauvé plus de vies qu’il en a prises en Chine quand on sait que la surmortalité annuelle due à la pollution y est supérieure à 1 million de personnes. En effet, le pays est parfois pris dans des épisodes massifs de pollutions et de smog comme le montre cette photo de Beijing.
Et pour le reste du monde ?
En Europe, on constate également une baisse dans le pays le plus touché par la pandémie de coronavirus : l’Italie. La vallée du Pô, réputée pour son activité industrielle, a vu une chute également importante du taux d’émission de dioxyde d’azote. Au 13 mars, l’agence spatiale européenne constate que la réduction des émissions coïncide avec le confinement de l’Italie malgré les variations légères dans les données à cause de la couverture nuageuse et des changements météorologiques.
Il est encore trop tôt pour parler des autres pays alors que les mesures de confinement sont récentes. Mais les scientifiques s’accordent à dire que des effets sur les taux de particules fines, de gaz à effet de serre et polluants seront visibles.
Quels impacts à long terme sur le climat ?
Toutefois, et selon Hervé Le Treut, climatologue et membre de l’académie des Sciences, cette baisse est marginale compte tenu des émissions de gaz à effet de serre qui se produisent depuis des décennies. Il est également peu évident d'affirmer que le monde tirera des leçons de ces effets insoupçonnés et bénéfiques pour le climat. Pour rappel, la reprise de l’activité économique après la crise financière de 2008 s’est avérée particulièrement polluante. L’histoire se répétera-t-elle après cette pandémie du coronavirus ? Là encore, un consensus émerge : il est beaucoup trop tôt pour le dire en raison de toutes les incertitudes autour de la crise actuelle.
Sources :
Le coronavirus a-t-il eu pour effet de diminuer la pollution ? Libération/checknews Pour le climat, il y aura « un avant et un après coronavirus », Reporterre