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Climat de juin en France : orages et premières canicules

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Chaque début de mois, La Chaîne Météo vous présente les principales caractéristiques climatiques qui règnent à cette époque de l'année en France métropolitaine. Le mois de juin marque l’entrée dans l’été, avec les jours les plus longs et de possibles premières canicules. Les orages sont souvent violents à cette période de l’année. Voici ce que peuvent vous réserver les mois de juin en France.

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Le mois de juin est un mois estival avec le solstice d’été, le jour le plus long. L’hexagone peut connaître alors les premières canicules de l’été ainsi que de violents orages. C’est souvent un mois idéal pour prendre des vacances hors saison. Cependant, le beau temps n’est pas toujours au rendez-vous et de fortes pluies peuvent s’y produire. En haute montagne, le manteau neigeux se maintient et la végétation n’a pas encore atteint son développement maximal en raison de l’altitude.

(photo en illustration de la vidéo : ciel d'orage au-dessus de Paris, juin 2017, @Bertrand Kulik on flickr)

Températures de juin : les premières canicules

© La Chaîne Météo

Bien que juin se caractérise par les jours les plus longs, avec le solstice d’été le 21, il ne présente pas les températures moyennes les plus chaudes en raison de l’inertie atmosphérique. C’est le 3 ème mois le plus chaud sur l’hexagone. Malgré tout, c’est le mois des premières véritables vagues de chaleur, voire même, des premières canicules. Certains mois de juin ont été très chauds : 2003, 2006 ou 2019 en sont des exemples marquants, où les températures ont pu atteindre les 40°C dans la moitié sud. Quant aux extrêmes, ils vont de -4,1°C à Mouthe (25) au matin du 13 juin 1956 et du 30 juin 1960, à 45,9 °C à Gallargues-le-Montueux (Gard) lors de la canicule de juin 2019, établissant le nouveau record absolu de chaleur sur la France métropolitaine tous mois confondus.

A 15h : Villevieille dépassait la barre historique des 45°C avec 45,1°C. A 16h, la commune enregistre 45,4°C. Elle est rejointe par Gallargues-le-Montueux (#Gard) qui détient désormais le #record national absolu de #chaleur en France avec 45,8°C à 16h !#canicule2019 pic.twitter.com/U1dJXMJu8y

— La Chaîne Météo (@lachainemeteo) June 28, 2019

Valeurs extrêmes principales relevées en juin

© La Chaîne Météo

Min Max

-4,1°C, 30 juin 1960 à Mouthe (25) 45,9 °C, 28 juin 2019 à Gallargues (30)

-2,4°C, 5 juin 1991, à Charleville (08) 44,4°C, 28 juin 2019 à Nîmes (30)

-0,8°C, 5 juin 1976 à Romorantin (41) 43,5°C, 28 juin 2019, à Montpellier (34)

-0,6°C, 5 juin 1991 à Evreux (27) 40,9°C, 26 juin 2019, à Clermont-Fd (63)

-0,6°C, 3 juin 1962 à St Etienne (42) 38,8°C, 30 juin 2019 à Strasbourg (67)

Une tendance au réchauffement très nette depuis les années 2000

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Tout comme pour la saison printanière dans sa globalité, les mois de juin ont connu un réchauffement significatif depuis les années 2000 en France métropolitaine. Certes, les chaleurs de juin ne sont pas un fait nouveau, mais les moyennes ont augmenté de quasiment 3°C entre la décennie 1990 et la décennie 2000. Les mois de juin les plus frais se sont observés en 1923 et 1972, avec une série fraîche et humide entre 1950 et 1975. Le dernier mois de juin inférieur aux moyennes était en 2013. Le plus chaud a été celui de 2003, l’été de la grande canicule, avec +4,1°C au-dessus des moyennes, suivi de 2017 et de 1976, l’année de « la grande sécheresse ». Des canicules remarquables et précoces s’y sont produites notamment en 2003, 2005, 2006, puis 2015, 2017 et 2019.

Ensoleillement en juin : les jours les plus longs

© La Chaîne Météo

Le mois de juin marque le jour le plus long de l’année le 21, au moment du solstice. L’ensoleillement est donc particulièrement généreux, ce qui explique pourquoi la chaleur est parfois torride. On retrouve sur l’hexagone le traditionnel dégradé nord-sud, avec 100 heures de soleil en plus à Nice qu’à Lille par exemple. Cela est dû au passage de quelques perturbations atténuées le long des côtes de la Manche et de la mer du Nord, apportant des passages nuageux, alors que le sud bénéficie désormais du plein soleil estival. En cette saison, indiquons que les littoraux sont plus ensoleillés que les montagnes, sur lesquelles les nuages orageux bourgeonnent par évolution diurne.

Précipitations : de gros orages

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A cette époque de l’année, les dépressions atlantiques sont peu creuses et situées aux hautes latitudes. D’autres dépressions, associées à des gouttes froides, peuvent entraîner un temps orageux passager en Méditerranée. D’une façon générale, les pluies de juin sont essentiellement orageuses, et surtout localisées à proximité des reliefs : Pyrénées, Alpes du sud essentiellement. Ainsi, le découpage hexagonal est plutôt ouest-est, avec seulement 32,4 mm à Belle-Ile (56) contre 71,6 mm à Strasbourg. On relève en moyenne 34 mm à Nice et 64 mm mensuels à Lille. Des crues notables se sont produites dans les zones montagneuses, avec par exemple, juin 2013 dans les Pyrénées (la ville de Lourdes est ravagée), ou encore le 15 juin 2010, des crues éclairs liées à de violents orages font 23 victimes à Draguignan (Var). Les crues fluviales sont quasiment inexistantes en été, car les perturbations ne sont plus assez actives et l’évaporation est importante, mais il existe quelques exceptions, telles la crue de la Seine début juin 2016, ou encore, dans le passé, la grande crue de la Garonne en juin 1875, où le Maréchal Mac-Mahon avait eu cette exclamation désormais célèbre « Que d’eau, que d’eau », en arrivant à Toulouse.

Principaux évènements météo survenus en juin depuis 1900

Vagues de chaleur et canicules

1931 : on relève 37°C à Clermont-Fd (63).

1947 : on relève de 32°C à 38°C sur toute la France, avec 35°C à Chartres, 38°C à Paris et Bordeaux, 40°C à Auxerre.

1976 : sécheresse et canicule en particulier sur la moitié nord de la France avec 36°C à Rennes et à Bourges, en deux vagues (du 6 au 15, puis à partir du 22).

1996 : 34°C à Paris, 37°C à Montpellier.

1998 : 33°C à Dinard, 36°C à Bordeaux.

2002 : canicule avec 38,4° à Montluçon le 17 juin.

2003 : la canicule persiste une bonne partie du mois avec 38°C dans la Loire, à Colmar (68) et Toulouse, 40,6°C dans la Nièvre et 41,5°C à Lézignan (11). Il s'agit du mois de juin le plus chaud enregistré en France, avec un nombre record de jours supérieurs à 30°C.

2005 : canicule de grande ampleur du 18 au 28 juin (35° à 38°C).

2006 : véritable canicule, débutant dès le 10, avec des températures souvent comprises entre 35° et 40° en particulier au sud-est et en vallée du Rhône (plus de 30°C tous les jours à Lyon à partir du 18, avec un maximum à 38°C).

2015 : records de chaleur avec 37°C à Nantes et 40,2°C à Cazaux (33) le 30 juin.

2017 : vague de chaleur remarquable du 18 au 22 juin avec jusqu’à 37°C à Paris et 34°C à Dieppe (76) et 40°C dans le Gard.

2019 : canicule exceptionnelle fin juin, avec le record de chaleur absolu de France établi à 45,9°C à Gallargues-le-Montueux (30). On relève aussi 42°C à Saumur (49) et à Paris, battant le record de 1947.

2022 : la canicule la plus précoce jamais enregistrée (du 17 au 20) culmine à 43°C à Biarritz. Il fait 36° à Paris.

Canicule juin 2022 © La Chaîne Météo

2022 : le mois de juin est le plus foudroyé depuis le début des relevés de Météorage en 1989. De violents orages produisent à plusieurs reprises des chutes d'énormes grêlons, notamment sur les régions du centre-est.

Mois de juin le plus foudroyé © La Chaîne Météo

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