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Sécheresse et chaleur : comment expliquer cette situation ?
Ce mois de septembre 2020 connaît une sécheresse remarquable sur notre pays, à laquelle est venue s'ajouter une vague de chaleur notable, figurant parmi les plus fortes survenues à cette époque de l'année. Voici pourquoi cette situation est durable et risque de persister encore quelques jours.
Même si l'actuelle vague de chaleur commence à s'estomper par le nord au fil des jours, les niveaux des températures resteront encore de +3° à +10°C au-dessus des moyennes de saison jusqu'au week-end. Les centres d'action sont bloqués depuis le début du mois, et il faudra attendre probablement jusque vers la dernière semaine de septembre pour assister au retour du flux océanique d'ouest plus humide.
Des centres d'action figés sur l'Europe de l'ouest
La configuration météorologique globale, dite "synoptique", est assez conforme à ce que l'on trouve en septembre, mais est tout de même remarquable par sa persistance. Les hautes pressions (anticyclones) restent stationnaires sur l'Europe de l'ouest, remontant désormais au niveau des îles britanniques et bloquant les perturbations pouvant arriver de l'Atlantique. Au contraire, les dépressions sont obligées de contourner l'anticyclone par le sud, plongeant en Méditerranée. Ce mouvement rotatif agit comme une "pompe à chaleur", faisant remonter l'air très chaud sur la France et les pays voisins. En revanche, cette configuration entraîne les inévitables orages méditerranéens, qui ont été déjà responsables d'orages et d'inondations au Maghreb.
Chaleur et sécheresse persistent sur la France
Cette configuration bloquée permet de comprendre pourquoi les pluies ne passent toujours pas sur la France, avec une sécheresse tenace, mais permet aussi de craindre des dégradations orageuses susceptibles de remonter de Méditerranée vers nos régions du sud de l'hexagone : c'est ce qui devrait commencer à se passer à partir de vendredi soir, où les orages remonteraient de péninsule ibérique vers le sud-ouest de la France. Le pourtour méditerranéen français semble encore à l'écart dans un premier temps, mais il faudra aussi surveiller là-bas l'évolution de la semaine prochaine.
Malgré cette évolution plus instable par le sud de notre pays à partir de ce week-end, l'anticyclone britannique devrait protéger la moitié nord de la France, qui ne devrait pas connaître de réelles précipitations efficaces. Il faudra probablement attendre la dernière semaine de septembre pour que le flux océanique atlantique revienne sur notre pays, avec le retour possible des pluies et une baisse sensible des températures (la date du 24 septembre semble être la charnière).
On échappe à la canicule grâce aux nuits plus longues
La vague de chaleur que nous connaissons est remarquable pour la saison. Même si de grandes vagues de chaleur se sont déjà produites dans le passé (1911, 1947, 1949, 1985, 1987, et, plus proche de nous, 2016), de nombreux records viennent d'être battus (avec notamment 35°C à Lille ce mardi). Cette vague de chaleur tardive aurait pu nous valoir une nouvelle canicule si elle était survenue en août, en raison des nuits plus courtes au coeur de l'été. En effet, en cette mi-septembre, les nuits sont déjà presque 2 heures plus longues qu'en août. Cela permet certes aux températures de baisser davantage en septembre qu'en août, mais n'évite pas les valeurs caniculaires en journée. Cela s'est donc traduit par de très fortes amplitudes thermiques entre les températures minimales et maximales, avec parfois plus de 20°C d'écart. Ces nuits moins chaudes qu'au coeur de l'été ont permis d'éviter d'atteindre les seuils de canicule, favorisant en même temps un meilleur confort nocturne.