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La sécheresse gagne du terrain
En cette fin avril, le beau temps sec se maintient avec une hausse des températures. La sécheresse était d'abord superficielle mais commence à se ressentir sur le niveau des nappes souterraines. Voici l'état des lieux avec une perspective sur les tendances météo à long terme.
Le déficit pluviométrique a débuté mi-mars sur la France après un hiver très arrosé (+40% de précipitations) et se prolonge jusqu'à ce jour, avec désormais un déficit de l'ordre de 70% en particulier sur l'ouest et le sud-ouest, jusqu'au Massif Central.
Une sécheresse notable en surface
Cette sécheresse impacte surtout les sols superficiels en raison de la récurrence du vent asséchant et de l'absence de pluie, parfois totale depuis la mi-mars sur l'arc atlantique. Cette configuration est liée à la persistance d'un anticyclone sur les îles britanniques, qui connaissent un déficit pluviométrique de 90%.
Des pluies s'étaient produites en mars sur les régions de l'est avec de la neige tardive en montagne, mais depuis le début avril, le régime sec s'est généralisé à l'hexagone. Depuis quelques jours, une évolution orageuse faible se met en place timidement sur les reliefs, ce qui n'apporte pas de pluie significative à ce jour. Indiquons aussi qu'en raison du froid persistant lors des deux premières décades d'avril, l'évaporation des sols et de la végétation (appelée évapotranspiration) est restée faible, ce qui aurait été bien pire en cas de chaleur durable comme l'année dernière. En revanche, la persistance des vents secs soufflant de l'est a contribué à l'assèchement des sols.
Les nappes phréatiques commencent à baisser
Alors qu'en début avril, les nappes profondes, appelées "nappes phréatiques", étaient encore remplies correctement après les pluies de l'hiver, les derniers relevés montrent une baisse en accélération de ces nappes souterraines. 32% sont devenues déficitaires pour cette époque de l'année, ce qui indique que les effets du manque de pluie commencent à se faire sentir profondément. On constate d'ailleurs que de nombreux cours d'eau et fleuves, comme la Loire, atteignent déjà leur niveau d'étiage, c'est-à-dire le niveau normal en été.
Quelle évolution pour ces prochaines semaines ?
La problématique d'une sécheresse au printemps, c'est qu'elle prépare mal la saison estivale avec un déficit déjà présent avant même l'arrivée de la chaleur. Cette situation serait potentiellement très inquiétante si l'été à venir devait être à nouveau sec et très chaud. A ce sujet, La Chaîne Météo apporte quelques nuances rassurantes : même si les prévisions saisonnières indiquaient, jusqu'à présent, la poursuite d'un déficit de pluie jusqu'en juin, des modèles de prévision à long terme commencent à montrer des signes d'une reprise des pluies dès ce mois de mai. Il s'agirait majoritairement d'orages qui concerneraient un petit tiers sud de la France, alors que la moitié nord resterait encore au sec. Cette tendance orageuse pourrait s'amplifier sur notre pays en juin et juillet, avant possiblement un mois d'août très humide sur l'ensemble du pays.
La perspective d'un été plus humide que prévu et que ces 6 dernières années permettrait de mettre un coup d'arrêt à cette menace de sécheresse. A ce sujet, l'actualisation de nos prévisions saisonnières le 10 mai prochain permettra d'en savoir davantage.