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Bilan du printemps 2021 : fraîcheur, sécheresse suivie d'un arrosage copieux
Le printemps météorologique (mars-avril-mai) s’achève le 31 mai. Il est donc l’heure de dresser un bilan météo complet de ces trois derniers mois. Vous resterez peut-être sur une impression de printemps pourri étant donné ce mois de mai maussade et frais. Pourtant les mois de mars et avril ont été caractérisés par un temps sec et bien ensoleillé avec une alternance de périodes de froid et de grande douceur.
Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Alors que le printemps 2020 se classait en deuxième position des printemps les plus chauds en France avec un excédent de température de +1,7°C, ce printemps 2021 a été frais avec un déficit de l’ordre de -0,6°C. Il faut remonter au printemps 2013 pour retrouver un printemps plus frais que cette année (-1,3°C). Cette année les précipitations ont été contrastées avec des mois de mars et avril secs et un mois de mai très humide. Le déficit pluviométrique devrait avoisiner -20%. Enfin, si l’ensoleillement a été généreux en mars et avril en lien avec la domination des conditions anticycloniques, il a été déficitaire d'environ -20% en mai en raison de la prédominance du flux océanique perturbé.
Un temps d’été fin mars
C’est une période quai-estivale qu’a connue la France du 29 au 31 mars. De nombreux records de chaleur sont tombés avec notamment 29°C à Orthez, 27,9°C à Vichy, 26,5°C à Mulhouse et 24,1°C à Annecy. La capitale a également battu son record du 25 mars 1955 avec 25,8°C observé dans le parc Montsouris. Le 31 a été la journée de mars la plus chaude depuis 1900 avec une température maximale moyenne sur la France de 24,1 °C, soit 9,5 °C de plus que la normale.
De l’été à l’hiver en 8 jours
Une semaine après le coup de chaud très précoce de la fin mars, un courant de nord a fait circuler de l’air glacial sur la France du 6 au 8 avril. Des records mensuels de froid ont été battus trois jours consécutifs, dont certains vieux de plus de 70 ans. Cette période de froid exceptionnelle est la plus sévère de ces 30 dernières années. Elle a eu une durée assez courte de 3 jours mais a concerné la plus grande partie du territoire.
De nombreux records mensuels de froid ont été battus avec par exemple -5,4°C à Chalon-sur-Saône et Orléans, -6,3°C à Châteaudun et -6,9°C à Beauvais. Si les coups de froid au début du mois d'avril n'ont rien d'exceptionnel, le fait que celui-ci se produise 8 jours après des records de chaleur a été très dommageable. La végétation avait démarré rapidement fin mars et la plupart des fruitiers en fleurs ont subi de gros dégâts lors de cette période de fortes gelées.
Un mois d’avril très sec dans l’ouest
Le déficit pluviométrique est de l’ordre de -41% à l’échelle nationale, ce qui en fait le 11ème mois d'avril le plus sec depuis 1959. La sécheresse a surtout touché l’ouest et le sud-ouest avec un déficit pluviométrique de l’ordre de -70% à Bordeaux, -81% à Cognac, -87% à Nantes, -91% à Tours et même -92% à Brest. Une fois n’est pas coutume, c’est sur l’île d’Ouessant qu’on a relevé le cumul pluviométrique le plus faible avec seulement -1,2 millimètre !
Pluies record le 10 mai
La perturbation pluvio-orageuse qui a touché la partie centre-est et sud-est du pays le 10 mai a eu une activité exceptionnelle. La zone perturbée a stagné au même endroit pendant plusieurs heures en raison d’un conflit de masse d’air entre de l’air chaud et humide remontant de Méditerranée, et de l’air beaucoup plus frais arrivant par l’Atlantique. C’est sur un axe allant des Cévennes à l’Ain en passant par le lyonnais et la partie nord-ouest de l’Isère que les précipitations ont été les plus copieuses.
On a observé quelques records absolus de cumuls de pluie en 24 heures : 103,6 mm à Bugey (Ain), 105,9 mm à Lyon (Rhône), 116,9 mm à Reventin (Isère) et 124,1 mm à Saint-Alban (Ain). De nombreux records mensuels ont été battus avec notamment 59,8 mm à Gap (Hautes-Alpes), 73 mm à Saint-Etienne (Loire), 98 mm à Ambérieu (01) et jusqu’à 265 mm à Barnas (Ardèche).
Ce printemps 2021 tranche vraiment avec les 4 derniers printemps qui ont connu des températures nettement excédentaires à la normale. Il a offert, grâce au mois de mai, un vrai répit après la sécheresse qui s’était installée au début du printemps.
Pour la suite, nos prévisions saisonnières voient un été assez chaud avec des précipitations légèrement inférieures à la normale, et hétérogènes en fonction des orages qui pourraient circuler principalement sur l’axe sud-ouest/nord-est.