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Météo : les 8 évènements qui ont marqué 2021 en France
Après l'année 2020 qui s'était hissée au 1er rang des années les plus chaudes depuis 1900, nous avons retrouvé des températures proches de la normale au cours de cette année 2021 qui n'a pas connu de canicule estivale. Si 2020 a été marquée par le passage de la tempête destructrice Alex dans les Alpes-maritimes, 2021 a connu des phénomènes moins extrêmes et plus localisés. Retour sur les 8 principaux évènements de cette année 2021...
Le premier mois de l'année 2021 a été très perturbé avec d'abondantes précipitations qui se sont produites à plusieurs reprises sous forme de neige jusqu'en plaine. Les 9 et 10 janvier, une dépression Filomena centré sur l'Espagne provoque des remontées d'air humide se confrontant à de l'air froid descendant d'Europe Centrale. Des chutes de neige se produisent sur l'arrière-pays méditerranéen et les régions proches des Pyrénées. A la mi-janvier, des chutes de neige se produisent entre la Bretagne et l'Ile-de-France avec jusqu'à 10 cm à Saint-Brieuc. Un épisode de neige remarquable touche le Grand Est et notamment l'Alsace avec 22 cm à Colmar et Strasbourg et localement jusqu'à 40 cm en Alsace bossue. Ces chutes de neige sont suivie d'un froid intense avec -13,5°C à Metz, -17°C à Mulhouse et jusqu'à -18,4°C à Buhl-Lorraine (Moselle).
2. Crues et inondations fin janvier et début février
Le début de l'hiver 2020-2021 a été très arrosé avec des perturbations actives qui se sont succédées. Résultat, l'indice d'humidité des sols atteignait une valeur record au 1er février, les sols étant saturés en eau. Des crues et inondations se sont produites dès la fin du mois de janvier dans l'est avec le débordement de la Loue dans les rues d'Ornans (Doubs). Au début du mois de février après un épisode de fortes précipitations dans l'ouest et le sud-ouest, de nombreux cours d'eau sortent de leur lit. C'est le cas de la Garonne à Marmande où plusieurs quartiers se retrouvent noyés sous les eaux du fleuve.
3. Records de chaleur fin mars
C’est une période quai-estivale qu’a connue la France du 29 au 31 mars. De nombreux records de chaleur sont tombés avec notamment 29°C à Orthez, 27,9°C à Vichy, 26,5°C à Mulhouse et 24,1°C à Annecy. La capitale a également battu son record du 25 mars 1955 avec 25,8°C observé dans le parc Montsouris. Le 31 a été la journée de mars la plus chaude depuis 1900 avec une température maximale moyenne sur la France de 24,1 °C, soit 9,5 °C de plus que la normale.
4. Gelées destructrices et records de froid début avril
Une semaine après le coup de chaud très précoce de la fin mars, un courant de nord a fait circuler de l’air glacial sur la France du 6 au 8 avril. Des records mensuels de froid ont été battus trois jours consécutifs, dont certains vieux de plus de 70 ans. Cette période de froid exceptionnelle est la plus sévère de ces 30 dernières années. Elle a eu une durée assez courte de 3 jours mais a concerné la plus grande partie du territoire.
De nombreux records mensuels de froid ont été battus avec par exemple -5,4°C à Chalon-sur-Saône et Orléans, -6,3°C à Châteaudun et -6,9°C à Beauvais. Si les coups de froid au début du mois d'avril n'ont rien d'exceptionnel, le fait que celui-ci se produise 8 jours après des records de chaleur a été très dommageable. La végétation avait démarré rapidement fin mars et la plupart des fruitiers en fleurs ont subi de gros dégâts lors de cette période de fortes gelées.
Ce mois de juin a connu à plusieurs reprises des phénomènes météorologiques violents au passage d'orages très actifs. La confrontation entre l'air chaud remontant d'Espagne et d' Afrique du Nord et les arrivées d'air plus frais venus de l'Atlantique ont provoqué de fortes dégradations pluvio-orageuses.
On retiendra l'épisode orageux très actif du 19 juin qui s'est accompagné d'une tornade sur le village de Saint-Nicolas de Bourgueil près de Saumur (37) avec d'importants dégâts dont le clocher de l'église détruit. Des orages très pluvieux concernent aussi le sud et l'est du Bassin parisien avec des inondations dans les secteurs de Meaux (77) et de Reims (51) où de très violentes rafales de vent sont observées sous l'orage (137 km/h sur l'aérodrome de Meaux-Esbly).
Deux jours plus tard, un violent orage de grêle touche le secteur de Mazamet dans le Tarn avec de gros dégâts sur la végétation. La ville de Beauvais se trouve également touchée en soirée par un très violent orage avec des pluies diluviennes. La Thérain, petite rivière aux allures tranquilles se transforme en torrent de boue et fait une jeune victime.
6. Fortes pluies dans le nord-est à la mi-juillet
Une perturbation particulièrement active a concerné le nord-est du pays les 13-14 juillet en raison d'une dépression qui est venue se bloquer entre un anticyclone sur le proche Atlantique et un deuxième sur l'est du continent européen. Coincée pendant près de 36 heures au même endroit, elle a apporté des pluies intenses et durables chez nos voisins belges et allemands mais a touché dans une moindre mesure la partie nord-est du pays avec des cumuls de précipitations équivalent à plus d'un mois de pluie en quelques heures. Si on prend l'exemple de Saint-Dizier (Haute-Marne), il est tombé 79 millimètres de pluie en 24 heures le 14 juillet, alors que la pluviométrie normale de juillet est de 70 millimètres. Conséquences, des crues et inondations ont suivi cet épisode pluvieux actif entre Franche-Comté, Lorraine, Champagne-Ardennes et sur la partie sud-est des Hauts-de-France.
7. Sécheresse et incendies en Provence en août
Alors que les 3/4 de la France subit un été maussade et frais, les régions méditerranéennes restent à l'écart du temps perturbé avec un temps durablement chaud et très sec. Nos régions méditerranéennes se sont retrouvées en bordure des remontées d’air très chaud et sec venues d’Afrique du Nord qui ont provoqué des températures durablement élevées du sud de l’Espagne et sur toute la partie sud-est de l’Europe (Italie, Balkans, Grèce et Turquie).
En France, des feux de forêts ont touché le Languedoc-Roussillon, PACA et la Corse. Le Massif des Maures a été le plus touché avec 7000 hectares partis en fumée. La sécheresse a été sévère en Provence cet été même si quelques fortes averses orageuses. À Toulon, il n’est tombé que 15 millimètres sur l’ensemble des 3 mois d’été soit un déficit de précipitations de plus de 70%. La Corse est également touchée par une sécheresse sévère. À Ajaccio, il n’est tombé que 3 millimètres depuis le 1er juin soit un déficit de 94%.
8. Episodes méditerranéens en septembre et octobre
Au cours de cet automne, quelques épisodes de pluies intenses ont été observés, surtout dans le sud :
Le 8 septembre à Agen, il est tombé 128,8 mm de pluie entre 19h et 22h, soit l'équivalent de plus de 2 mois de pluie. Il s'agit d'une intensité exceptionnelle et record pour cette station sachant que la pluviométrie normale pour un mois de septembre est de 59,3 mm.
Quelques jours plus tard, le 14 septembre, des pluies orageuses très intenses touchent le département du Gard. Avec 244 mm de pluie tombée en 3 heures à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Nîmes, jamais on avait connu une telle intensité dans ce secteur avec des crues et inondations éclairs.
Début octobre, une perturbation très active a concerné le nord-ouest avec une alerte de niveau rouge en Loire-Atlantique où il est tombé une centaine de millimètres en 24 heures sur le pays nantais. Le record absolu de précipitations en 24 heures a d'ailleurs été pulvérisé à Nantes avec 96,7 mm. Dans le même temps un épisode d'intempéries touche le sud-est avec des pluies diluviennes sur les Cévennes. Un record de pluviométrie est battu à Villefort en Lozère avec 365 mm en 24 heures. De très fortes pluies touchent aussi la ville de Marseille avec pas moins de 173 mm dans le quartier Vaudrans où des inondations se produisent. Il pleut aussi beaucoup dans les secteurs de Cassis (13) et Brignoles (83).
Un deuxième épisode de fortes précipitations touche les Cévennes du 29 au 31 octobre avec des cumuls de pluie importants. On relève jusqu'à 372 mm à Vialas (48), 374 mm à Villefort (48) et 423 mm à Valleraugue (30). Cet épisode a été remarquable mais on n'a pas observé d'orages ce qui a limité un peu les intensités horaires et éviter les crues éclairs et débordements de grande ampleur.
En conclusion, ce que l'on retiendra principalement au cours de cette année 2021 ce sont les grandes fluctuations de températures du printemps avec des records de chaleur fin mars suivis de gelées destructrices début avril. Pour beaucoup de vacanciers, l'été 2021 aura eu un goût amer avec de fréquentes précipitations, peu de soleil et des températures trop basses. C'est d'ailleurs le plus frais depuis 2014 mais il reste bien loin des étés frais des années 1980...