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Temps instable au sud et sec au nord : ce n'est pas fini !
Depuis le début du mois de mars, le printemps 2022 est caractérisé par un temps très contrasté en France. Il fait souvent beau et sec sur la moitié nord de notre pays, tandis que le temps est instable au sud, souvent maussade pendant les week-ends, ce qui n'est pas apprécié de tout le monde. Voici l'explication de cette situation atypique, et pourquoi cela va durer.
Ce printemps 2022 se caractérise par des centres d'action inversés par rapport à l'habitude sur le continent européen, c'est-à-dire par rapport à la moyenne climatologique. Alors que les dépressions sont censées circuler sur la partie nord du continent et que les anticyclones apportent du beau temps sur le bassin méditerranéen, nous vivons depuis le mois de mars une situation majoritairement inversée. La France, située à mi-chemin entre le nord et le sud de l'Europe, se retrouve concernée par cette particularité, avec un temps majoritairement anticyclonique sur la moitié nord et souvent dépressionnaire au sud.
Des anticyclones majoritaires depuis 5 mois
Depuis le cœur de l'hiver, les hautes pressions, synonymes d'anticyclones, ont été prépondérantes sur la France, ce qui nous a valu un hiver souvent calme, bien ensoleillé, mais déficitaire en pluie et en neige en montagne. Cette situation a été parfois interrompue par le passage de quelques perturbations, parfois actives et générant quelques coups de vent, mais ces épisodes sont restés minoritaires. L'hiver a donc été assez doux et surtout sec.
Ces anticyclones hivernaux se sont prolongés au printemps, avec néanmoins une légère différence : au lieu de rester scotchés sur la France, ils sont remontés plus au nord pour se caler majoritairement entre la mer du Nord et la Scandinavie. Cette situation a induit une modification de la circulation générale atmosphérique : les dépressions issues de l'Atlantique nord ont été obligées de descendre plein sud, bloquées par l'anticyclone, plongeant sur la péninsule ibérique et l'Afrique du Nord. Ainsi, depuis le début mars, notre pays subit deux types de temps : la persistance d'une météo calme et sèche, souvent agréable, sur la moitié nord, alors que le tiers sud de la France, notamment l'Occitanie, a connu le retour des pluies abondantes et bénéfiques en marge du mauvais temps qui règne essentiellement en Espagne.
Un printemps atypique sur notre pays
La grande particularité de notre printemps 2022 est donc de présenter une météo inversée, avec plutôt du temps calme et sec sur une large moitié nord depuis le début mars, et un temps très changeant et souvent instable sur un tiers sud, marqué notamment par un véritable épisode cévenol à la mi-mars, ce qui est rare en cette saison. Le mauvais temps gris, pluvieux et venté a régné fréquemment en Occitanie en ce mois d'avril, et seul le week-end de Pâques s'est montré magnifique sur l'ensemble de l'hexagone. Cette disparité ressort bien sur notre carte du bilan pluviométrique, avec un déficit assez général, surtout dans l'extrême nord et dans les vallées protégées du centre-est, alors qu'on observe un excédent en Languedoc-Roussillon. Au sud-ouest, on peine à rejoindre les niveaux de saison suite au déficit de mars, mais les dernières pluies du 24 avril ont apporté des cumuls de 50 à 70 mm en Midi-Pyrénées et Occitanie, soit l'équivalent d'un mois de pluie. Quant à la région PACA, même si elle a connu des orages, elle conserve un fort déficit pluviométrique malgré tout.
Ce n'est pas encore tout à fait fini !
Si les sudistes font parfois grise mine au vu des week-end instables qui s'enchainent, les nordistes se réjouissent d'un bon ensoleillement durable en ce printemps. La question qui se pose à présent concerne l'évolution à venir. Selon notre tendance météo à un mois, cette configuration météo va rester bloquée au moins jusqu'en première semaine de mai. L'anticyclone sur la Scandinavie s'étendra encore jusqu'en mer du Nord, et va continuer à apporter un temps sec et généralement bien ensoleillé sur la moitié nord, tandis que le sud sera sous l'influence des dépressions passant sur l'Espagne. Ces dépressions, qualifiées de "gouttes froides" (car elles sont surmontées d'air froid en altitude), entraînent alors du temps instable et orageux, avec de la neige en montagne. Cela devrait être à nouveau le cas en fin de semaine, avec de nouveaux orages, puis autour du 5 mai. Après le 10 mai, on peut s'attendre au retour de conditions météo plus habituelles, avec un temps devenant plus stable au sud, mais passagèrement plus perturbé près des côtes de la Manche.
En conclusion, on retiendra que la nature tend à s'équilibrer : ainsi, depuis le mois de mars, les pluies sont revenues dans le sud qui souffrait d'une sécheresse hivernale marquée, même si certains secteurs conservent un déficit notable (région PACA et centre-est notamment). Au nord, c'est plutôt l'inverse, avec des pluies printanières insuffisantes essentiellement au nord de la Seine. Du côté des pays méditerranéens, de la péninsule ibérique aux pays du Maghreb, des vagues pluvieuses inédites pour la saison se produisent, ce qui permet de remplir les barrages qui étaient à sec après un hiver aride.