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Vague de chaleur dès lundi : en quoi pourrait-elle être exceptionnelle ?

Par Cyrille DUCHESNE, météorologue
mis à jour le

Depuis le début du printemps, les températures ont beaucoup fluctué avec des gelées nocturnes parfois fortes et des après-midi de grande douceur. La semaine prochaine verra l'arrivée du premier épisode de chaleur quasi généralisé avec des températures dignes d'un plein été. Des vagues de chaleur se sont déjà produites à cette époque de l'année mais celle-ci pourrait être exceptionnelle par sa durée.

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Vague de chaleur la semaine prochaine © La Chaîne Météo

Le mois de mai se situe à une période charnière entre l'hiver et l'été avec des conditions météo souvent très changeantes. Les dernières gelées sont souvent observées au début du mois, avant les Saints de glace (11-12-13-mai), mais c'est aussi la période où l'on observe les premières vagues de chaleur estivale. Ce sera le cas la semaine prochaine avec des températures généralement comprises entre 25 et 28°C sur la moitié nord et entre 27 et 31°C sur la moitié sud.

Vague de chaleur à partir de lundi © La Chaîne Météo

28°C à Paris, 30°C à Bordeaux : une chaleur d’une intensité classique

En regardant dans un passé récent, on constate que les épisodes de chaleur ne sont pas rares à cette période de l’année. L’année dernière, il avait fait 28,1°C le 9 mai dans la capitale. En 2018, la chaleur avait été plus durable, avec 4 jours consécutifs à plus de 25°C et jusqu'à 28,5°C le 6 mai. En 2011, on avait aussi observé 3 jours de chaleur durant la première quinzaine de mai à Paris.

Dans un passé plus lointain, les vagues de chaleur ont été plus intenses comme en 1998 (30,8°C et 31,7°C les 12 et 13 mai en région parisienne), en 1945 (32,4°C le 12 mai) et en 1912 (33°C le 12 mai).

Le sud-ouest est généralement la région qui subit les pics de chaleurs les plus intenses au printemps car le vent de sud est continental, contrairement aux régions méditerranéennes où il vient de la mer. A Bordeaux, le début mai 2020 avait été chaud avec 29,5°C. La chaleur avait été plus intense et durable en 2012 (32°C le 10 mai). Les années 1992, 1995 et 2003 ont aussi connu des épisodes de forte chaleur et comme dans la capitale, la plus intense date de 1912 (35°C le 12 mai).

Une vague de chaleur qui pourrait être exceptionnelle par sa durée

En première quinzaine de mai, il est exceptionnel que les vagues de chaleur durent et soient généralisées à de nombreuses régions. La plupart du temps, il s’agit de brefs coups de chaud liés à des remontées d’air subtropical, mais suivis d’air plus frais en provenance de l’Atlantique, ce qui peut générer des conflits de masses d’air et les premières fortes dégradations orageuses de la saison.

Vague de chaleur en France : situation générale © La Chaîne Météo

Au cours de la semaine prochaine, un vaste anticyclone de blocage va s’installer de la France à l’Europe Centrale, rejetant le flux perturbé vers l’Europe du Nord et faisant remonter de l’air chaud et sec en provenance d’Afrique du Nord. Les régions de la moitié sud verront la chaleur persister toute la semaine alors que celles du nord pourraient bénéficier d’une courte baisse du thermomètre en raison de l’affaiblissement temporaire de l’anticyclone jeudi et vendredi. La chaleur pourrait donc s’atténuer un peu en fin de semaine avant de reprendre de plus belle dès le week-end suivant. La situation est encore à affiner à cette échéance.

Durée de la vague de chaleur © La Chaîne Météo

Le pays va donc connaitre une période chaude et durable qui pourrait bien prendre un caractère exceptionnel si l’anticyclone de blocage persiste jusqu’au 17 mai comme l’envisagent plusieurs modélisations, ce qui s’est produit très rarement au cours d'une première quinzaine de mai. Depuis 2010, les plus longues et les plus intenses vagues de chaleur se sont toutes produites au cours de la seconde quinzaine de mai, comme l'indique le tableau ci-dessous.

Principales vagues de chaleur en mai n France © La Chaîne Météo

Exceptionnelle ou pas, la vague de chaleur qui s’annonce pourrait avoir des conséquences importantes sur l’agriculture et les ressources en eau après un début d’année marqué par un déficit pluviométrique proche de 40% en moyenne sur la France.

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