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Eté calendaire et météorologique : les caractéristiques de cette saison en France
Le 21 juin marque le début de l'été calendaire, qui correspond au solstice, tandis que l'été météorologique commence le 1er juin et dure jusqu'au 31 août. C'est la période la plus chaude de l'année dans l'hémisphère nord. En France, l'été présente de grandes variations d'une année sur l'autre, mais la tendance au réchauffement s'est accélérée depuis 1996. Voici la typologie de cette saison en France.
L'été météorologique débute le 1er juin et concerne les mois de juin, juillet et août. La saison calendaire, quant à elle, débute le 21 juin pour s'achever autour du 22 septembre, calquée sur la date du solstice d'été et de l'équinoxe d'automne. Nous allons nous intéresser ici aux principales caractéristiques de cette saison en France métropolitaine.
L'été : une saison décalée par rapport au solstice
Le principe des saisons est astronomique, c'est-à-dire calé sur la course de la terre autour du soleil, lequel est au zénith dans l'hémisphère nord le 21 juin : c'est le jour le plus long. Cependant, le mois le plus chaud, statistiquement, est juillet, car il y a un temps de latence entre le jour le plus long et le jour le plus chaud. Cela s'explique par l'inertie atmosphérique. L'atmosphère continue d'emmagasiner de la chaleur même après le solstice et la restitue durablement, un peu comme la mer qui est plus chaude à la fin de l'été. De ce fait, la période statistique la plus chaude en France est fin juillet - début août. Si l'été astronomique s'étend donc du 21 juin au 22 septembre, l'été météorologique début le 1er juin et s'achève le 31 août : afin de faciliter le calcul des moyennes mensuelles et saisonnières, il a été décidé que les saisons météorologiques comprenaient des mois entiers.
Un été normal en France : qu'est-ce-que c'est ?
Un été normal en France métropolitaine est un été qui ressemble à ceux des années 1990 : marqués par des vagues de chaleur et des orages parfois forts, ces étés présentaient des écarts de -1°C à +1°C par rapport à la norme 1981 - 2010 selon les années (variabilité climatique), et des précipitations sous forme orageuse. À ce sujet, la nouvelle norme 1991 - 2020 est désormais utilisée, avec une hausse de +0,4°C par rapport à la normale précédente (1981 - 2010). Dans ce type d'été, la configuration météo était alors souvent contrastée entre les régions situées au nord de la Loire, où circulaient parfois des perturbations atténuées, tandis que le soleil et la sécheresse estivale régnaient au sud, en particulier autour de la Méditerranée.
Si l'on se réfère à la norme des étés du XXᵉ siècle, les températures maximales au nord sont de 23°C à Lille, de 25°C à Paris et 26°C à Strasbourg. Pour le sud, les températures maximales moyennes en été sont de 27°C à Bordeaux, de 28°C à Lyon et de 29°C à Montpellier. Par rapport aux étés des années 1980, la température moyenne a progressé de pratiquement +2°C en France.
Les cinq étés les plus chauds depuis 1900 se sont produits au XXIᵉ siècle, avec 2003, 2018, 2019, 2017 et 2015. Celui de 2003, marqué par une canicule meurtrière en août, reste de loin le plus chaud. Le plus frais est celui de 1956 avec -2,6°C sous la normale. Néanmoins, dans le passé, les étés 1911 et 1947 ont été assez proches de nos étés chauds contemporains avec de fortes canicules.
Concernant les précipitations, il n'y a pas d'évolution probante depuis 1959, à savoir que les étés humides et secs alternent de façon aléatoire selon les années. Parmi les étés très secs, citons 1962, 1976, 1989 ou encore 2016. Les écarts sont devenus moins importants entre les étés très humides et les étés très secs par rapport à la première moitié du XXᵉ siècle, avec, globalement, une recharge plus faible des nappes phréatiques en raison des printemps qui, eux aussi, sont devenus plus chauds et plus secs sur notre pays. L'été est la saison la plus sèche de l'année dans l'ouest et le sud de la France, mais pas du massif Central au nord-est, où les mois les plus secs s'observent au printemps. Il tombe en moyenne 190 mm en France pendant l'été. Le plus pluvieux fut celui de 1963 (avec plus de 300 mm) et le plus sec celui de 1962 (94 mm).
Les étés en France deviennent plus chauds et plus secs
Ce schéma classique a évolué assez brusquement à partir des années 2000, avec une hausse des températures moyennes et une augmentation du nombre de jours de fortes chaleurs. Les canicules sont devenues plus fréquentes et plus intenses sur notre pays, tandis que les précipitations estivales sont devenues plus faibles. Nos étés sont donc désormais majoritairement plus chauds qu'avant les années 1990, bien que la variabilité climatique induise des étés parfois plus frais, comme 2011 et 2014. Notons que l'été 2021, qui a paru maussade aux yeux des vacanciers, était revenu tout simplement dans la norme du 20ᵉ siècle. Parallèlement, la France est confrontée depuis 2015 à des étés très secs, avec des déficits pluviométriques de 15 à 30%, sauf en 2021. On assiste à une nouvelle typologie des étés en France, qui sont à présent assez proches de ceux du centre de l'Espagne (Madrid).
On constate que les étés sont réellement de plus en plus chauds en France métropolitaine depuis la décennie 1990, mais que cette hausse semble maintenant plutôt stabilisée. Cette tendance semble s'inscrire dans les projections réalisées dans le contexte du réchauffement climatique et pourrait se poursuivre avec, possiblement, 2°C de plus pour nos étés à l'horizon 2050. Dans ce schéma, le nombre de jours de chaleur augmenterait sur notre pays tandis que les vagues de chaleur commenceraient plus tôt et se prolongeraient plus tard dans la saison.