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Arrêt de la Nina : le retour d'El Nino va influencer le climat planétaire ces deux prochaines années
Le phénomène météorologique la Niña a touché à sa fin en ce début du mois de mars après une durée exceptionnellement longue de trois années. Il devrait céder le pas au retour progressif du phénomène El Nino cet été, et qui influencera le climat planétaire pour les deux prochaines années, avec le risque d'une année 2023 plus chaude que 2022.
L’anomalie froide des températures de surface des eaux du Pacifique, que l’on appelle la Nina, et qui a été exceptionnellement longue (trois ans) s'est terminé en ce début de mois et va laisser place au phénomène inverse El Nino d'ici à cet été.
2020 - 2023 : la Nina, un phénomène remarquablement durable
Il est rare que ce phénomène connaisse une durée aussi importante. Il faut remonter à 1998 – 2001 pour retrouver un épisode aussi durable. Sur les trois dernières années, ce phénomène a permis aux températures de connaître un plateau après le pic de 2016. Il a également modifié la répartition des précipitations en accentuant les sécheresses en Amérique du Nord et en provoquant des pluies diluviennes en Australie et en Nouvelle-Zélande. Des phénomènes atypiques se sont produits comme les récentes inondations exceptionnelles en Californie, qui se produisent généralement en période El Nino.
La Nina devrait désormais laisser place à des conditions "neutres" (sans anomalie) pendant le printemps, avant la montée en puissance d’El Nino à partir de l’été.
Vers le retour d’El Nino cet été : une nouvelle reprise du réchauffement planétaire ?
Le retour du phénomène est confirmé par l’ensemble des principaux organismes spécialisés : l’Organisation Météorologique Mondiale, l’université de Columbia et la NOAA (Administration météorologique américaine). Cette probabilité est notamment estimée entre 55 et 60% par l’université de Columbia à partir du mois d’août.
Les phases El Nino provoquent un réchauffement des eaux de l’océan Pacifique et entrainent également une hausse des températures à l’échelle de la planète. L’année la plus chaude enregistrée jusqu’à présent est 2016, lors d’un phénomène El Nino remarquablement intense. Si l’intensité du phénomène à venir reste à préciser, on peut raisonnablement penser qu’il favorisera une année 2023 plus chaude que 2022. Compte tenu du temps de latence de l’atmosphère, la hausse devrait rester modérée cette année, pour s’accroître en 2024, comme le confirme le Met Office (organisme météorologique britannique). Les pics d’El Nino se produisent généralement entre novembre et février, ce qui pourrait être le cas.
El Nino : quels impacts climatiques ?
Après les effets de la Nina particulièrement spectaculaires en Australie et en Nouvelle-Zélande ainsi qu’en Amérique (sécheresse en Californie suivie de pluies records en janvier), El Nino pourrait produire d’autres types d’intempéries, majoritairement localisés sur la zone intertropicale. El Nino entraîne aussi des sécheresses et des canicules (en Australie comme en 2019, ainsi qu’en Indonésie). Autres conséquences : les cyclones sont plus nombreux dans l’océan Pacifique central alors que les ouragans sont généralement moins nombreux dans l’Atlantique.
En Europe, l’influence du phénomène El Nino est plus difficilement perceptible. Des études font notamment état de liens entre El Nino et les précipitations printanières plus abondantes. D’autres études indiquent qu’El Nino a également un rôle sur les étés européens, et peut accroitre les phénomènes violents et les vagues de chaleur. Mais il semble que le réchauffement climatique contemporain modifie ces observations puisque l’Europe a enregistré son été le plus chaud l’année dernière, en pleine Nina.