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Sécheresse : pourquoi les prochaines pluies ne seront pas suffisantes
Alors que le mois de février est particulièrement sec, le retour de la pluie et de la neige en milieu de semaine prochaine sonnent comme une bonne nouvelle. Mais ce changement risque d'être de courte durée et restera bien insuffisant pour inverser la sécheresse qui s'aggrave.
Un flux de nord va glisser sur la France à partir de mercredi avec des températures qui baisseront de manière drastique, et les pluies qui reviendront du nord au sud. Parallèlement, un bon coup de neige fraîche est attendu sur nos reliefs à basse altitude. Malheureusement, certaines régions seront peu arrosées, et cette parenthèse humide pourrait être trop brève pour améliorer le déficit hydrique.
Un mois de février parmi les plus secs
Le déficit actuel de -80 % à l'échelle de l'hexagone, équivalent à celui que le pays avait connu en février 2012, à de quoi inquiéter. Le cumul pluviométrique moyen représente un record du plus faible cumul en hiver sur 25 jours, avec moins de 1 mm tombé entre le 21 janvier et le 16 février. Le record de 1989 (22 jours sans pluie) a même été battu il y a quelques jours avec 25 jours consécutifs sans précipitations. Si une amélioration pluvieuse est attendue en milieu de semaine prochaine, le déficit restera remarquable, d'autant plus qu'il s'inscrit dans la durée. La faute aux hautes pressions qui ont empêché les perturbations de traverser le pays, ce qui a accentué une sécheresse déjà préoccupante à quelques mois de l'été.
À quand les prochaines pluies ?
Le temps sec actuel, accompagné d'une douceur notable avec des températures 3 à 4°C supérieures aux normales de saison, se maintiendra en début de semaine prochaine. Le changement est attendu mercredi avec l'arrivée d'air froid en provenance des iles britanniques, ce qui entrainera une forte instabilité avec des passages pluvieux sur toute la France, et de la neige sur tous les massifs dès 600 à 800 m d'altitude.
Cette amélioration pluvio-neigeuse sera la bienvenue, apportant de 10 à 15 mm, mais de façon hétérogène. Certaines régions du sud subiront des pluies soutenues, qu'il est encore difficile à cette échéance d'évaluer. Ce qui semble hélas assez fiable, c'est que les régions du centre-ouest et du nord-ouest, au plus proche de l'anticyclone atlantique, auront des cumuls très insuffisants, inférieurs à 10 mm. La carte européenne des cumuls attendus donne une idée de la localisation de ces précipitations, qui contournent l'anticyclone océanique. En Méditerranée, la situation pourra être plus propice à de fortes intensités pluvieuses, car des dépressions s'y formeront, et arroseront également les pays du Maghreb, touchés par la sécheresse hivernale.
Des conséquences déjà visibles au cœur de l'hiver
La situation de sécheresse hivernale va donc connaître une brève amélioration pluvieuse, et neigeuse en montagne, mais il ne s'agira que d'une goutte d'eau dans un contexte de sécheresse chronique. Le mois de mars pourrait rester déficitaire, ce qui serait une mauvaise nouvelle et pourrait limiter encore un peu plus la recharge des nappes phréatiques avant la saison chaude. Les conséquences sont déjà visibles avec des niveaux des cours d'eau et des barrages remarquablement bas. La fonte de la neige, dont les épaisseurs sont également déficitaires, ne permettra pas de les remplir suffisamment.
La poursuite du déficit chronique de précipitation pourrait donc conduire à une situation encore plus préoccupante que l'année dernière, surtout si l'été à venir s'avère encore sec et chaud, ce que laissent entrevoir certains modèles de prévisions saisonnières. Sans parler du retour annoncé du phénomène El Niño, qui pourrait favoriser à la hausse la température moyenne mondiale de cette année 2023.