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Saison : toutes les caractéristiques du printemps en France
Le printemps météorologique s’étire du 1ᵉʳ mars au 31 mai, mais le printemps calendaire démarre autour du 20 mars, au moment de l'équinoxe. Les amplitudes thermiques durant cette saison sont les plus marquées de l’année entre la saison froide qui se termine et la saison chaude qui débute. C’est aussi la saison qui correspond au réveil de la nature et au plus grand allongement de la durée du jour.
Le printemps est une saison évocatrice de douceur et de bien-être en raison, notamment, d’une chaleur souvent agréable et supportable, mais également de l’allongement rapide de la durée du jour. Entre le début et la fin de la saison, la durée du jour s'allonge de plus de 3 heures sur notre pays, passant de 12 heures en mars à plus de 15 heures en mai.
Le printemps calendaire est décalé par rapport au printemps météorologique
Si les saisons sont calées sur la course de la Terre autour du Soleil avec les équinoxes et les solstices, les saisons météorologiques sont, quant à elles, décalées en raison de l'inertie atmosphérique. De même, pour faciliter l'élaboration des moyennes climatiques, elles sont établies sur des mois pleins. Ainsi, le printemps météorologique commence le 1ᵉʳ mars et s'achève le 31 mai.
Cette année 2024 est une année bissextile, avec 29 jours en février, ce qui a retardé d'un jour le début du printemps météorologique.
Jusqu'à 50 °C d'écart entre les minimales et les maximales saisonnières !
D'un point de vue climatique, le printemps est une période de transition entre la saison froide et la saison chaude. Entre la fin de l’hiver et le début de l’été, cette intersaison est avant tout caractérisée par de très fortes amplitudes thermiques. Elles qui peuvent être spectaculaires, non seulement d’un mois sur l’autre (fortes gelées et températures hivernales en mars avec de la neige en plaine, et premières vagues de fortes chaleurs en mai), mais également à l’échelle d’une journée. Il n’est, en effet, pas rare que l’écart de températures entre le matin et l’après-midi atteigne une vingtaine de degrés, ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes vestimentaires, notamment aux mamans pour habiller leurs bambins. Il peut ainsi faire à peine plus de 0 °C certains matins d'avril pour aller à l'école, avant que la température atteigne la barre des 20 °C la même après-midi. En prenant les extrêmes (minimale absolue et maximale absolue), le printemps 2022 avait enregistré une température de -21,5 °C aux Pontets, à 1000 m d'altitude (Doubs) le 4 avril et une valeur de 34,6 °C à Strasbourg le 17 mai.
Cette saison, qui voit la nature se réveiller, est aussi redoutée pour ses gelées tardives. Ce fut le cas en 2021, où les températures, après une période chaude à la fin mars avec 25 °C à Paris, s’étaient abaissées à -7 °C à Beauvais (60) et à Saint-Etienne (42), provoquant des dégâts considérables à l’arboriculture. Avril 2008 avait également été marqué par des frimas tardifs avec de la neige sur les Hauts-de-France et l'Ile-de-France en première décade.
C’est d’ailleurs durant cette saison que sont guettées avec inquiétude par le monde agricole depuis des décennies certaines périodes à risque telles que les Cavaliers du froid (28 et 30 avril, 6 mai) et les Saints de glace (11 au 13 mai).
Schématiquement, une journée printanière débute par un ciel clair et une certaine fraîcheur matinale, tandis que l’après-midi serait variable avec des cumulus de beau temps et une douceur sans excès. Pour exemple, à Paris, la moyenne des températures maximales sur la saison est de 16,6 °C, mais avec un grand contraste entre les 12,8 °C de mars et les 20,2 °C de mai. On constate ces mêmes écarts importants pour de nombreuses villes comme Clermont-Ferrand, où les minimales passent de 3 °C en mars à 9 °C en mai.
En montagne, la saison est « décalée » : les mois de mars et d’avril sont encore hivernaux au-dessus de 1500 m, avec le maximum théorique d’enneigement début mars. Seul le mois de mai devient véritablement printanier, avec les paysages les plus beaux de l’année, entre neige et arbres en floraison.
Des précipitations vitales pour la nature et pour préparer l’été
Les précipitations sont souvent dispersées et ponctuelles, parfois de forte intensité en cas d’orage, et peuvent se produire sous des formes très diverses : la neige peut encore tomber et tenir au sol en plaine en mars et même en avril comme en 2008, en 2021 et 2022. Les fameuses giboulées de mars peuvent voir tomber de la grêle tandis que les premiers orages d’été éclatent fréquemment dès le mois de mai, apportant parfois des cumuls très importants et de la grêle comme en mai 2022 où des grêlons géants avaient dévasté des toitures et de nombreux véhicules.
Les printemps secs alternent avec les printemps humides sans véritable évolution de fond, en observant tout de même la tendance actuelle aux printemps secs depuis 2019. Le dernier printemps remarquablement humide est celui de 2001, tristement célèbre par les inondations de la Somme, alors que le plus sec est celui de 2011, suivi de peu par celui de 2022. Les précipitations printanières sont cruciales avant d'aborder la saison chaude, surtout en mars et avril, avant que la chaleur et la végétation renforcent l'évapotranspiration.
Une saison parfois marquée par de violentes intempéries
Cette saison est souvent ponctuée de violentes intempéries en raison des conflits de masse d'air, notamment en mai, mois souvent très orageux. C'est le début de la saison des orages qui s'étend, en France, de mai à août. Ce fut, par exemple, le cas :
- En mai 2016 avec des pluies intenses responsables d’inondations lourdes de conséquences dans les Hauts-de-France.
- En mai 2018 avec des inondations et coulées de boue en Centre-Val-de-Loire
- En mai 2022, avec des grêlons géants en région Centre et en Poitou-Charentes qui provoquèrent de nombreux dégâts. À ce sujet, le mois de mai 2018 est le plus foudroyé observé jusqu'à présent.
La saison qui se réchauffe le plus avec le réchauffement climatique
Avec l’été, le printemps est la saison qui se réchauffe le plus en France. Pour le printemps, l’évolution est très nette depuis les années 1990, avec une hausse de 3 °C des températures moyennes saisonnières. L’arrivée des « beaux jours » devient de plus en plus précoce depuis les années 2015, avec un réchauffement climatique plus marqué que pour les autres saisons. Auparavant, cette saison était souvent froide, humide et neigeuse malgré une période chaude entre les années 1940 et 1960. Mais, depuis le tournant des années 1990, les printemps sont devenus de « belles saisons » aux allures déjà estivales dès le mois de mai. 2011 fut, à cet égard, le printemps le plus chaud et le plus sec sur notre pays depuis le début des relevés. Plus proche de nous, mai 2022 a été le mois de mai le plus chaud jamais observé avec des températures déjà caniculaires.
Cette évolution du climat fragilise l’arboriculture et les cultures maraichères, car les gelées tardives éventuelles, qui peuvent encore se produire, détruisent les végétaux dont la floraison prend de l’avance, après des hivers qui sont également devenus plus doux.
*Les températures et les précipitations, comme tous les paramètres météorologiques, sont moyennées mensuellement et comparées aux normales climatiques (sur une période de trente ans glissants). La nouvelle norme 1991 - 2020 fait désormais référence, mais la norme de 1981 – 2010 est encore utilisée pour comparer les saisons. Pour définir les caractéristiques d'un printemps, on calcule les moyennes mensuelles de mars, avril et mai. Ensuite, la moyenne des trois mois est calculée pour classer le printemps par rapport aux précédents. Ainsi, à ce jour, on constate que les printemps étaient majoritairement frais et se sont observés jusqu’en 1988 (malgré une phase chaude comme dans les années 1940 à 1960). Les plus chauds s'observent depuis les années 2000, avec ceux de 2011, 2007 et 2022 qui sont à ce jour les plus chauds.