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Pluie et giboulées de mars la semaine prochaine : l'hiver n'est pas fini

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Un changement de temps se confirme pour la semaine prochaine, avec le retour des précipitations. Celles-ci constitueront une parenthèse humide appréciable au cœur de la sécheresse hivernale, tandis que le froid se maintiendra.

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Les conditions météorologiques vont changer temporairement la semaine prochaine. L'anticyclone, actuellement présent sur notre pays, responsable du froid et de la bise, laissera passer des perturbations, dont les trajectoires seront à affiner au sein d'une configuration encore peu fiable. La France sera au carrefour de plusieurs influences : d'une part, un courant de nord-ouest froid et humide apportera des giboulées au nord-est, tandis que des pluies atlantiques devraient arroser la moitié sud, en particulier le sud-ouest. Malheureusement, quelques régions ne profiteront pas de ces pluies bénéfiques, en particulier le bassin parisien et le Languedoc-Roussillon.

Chances de pluie la semaine prochaine © La Chaîne Météo

Un régime de giboulées avec risque de neige en plaine au nord-est

Le changement de temps se mettra en place au nord de la Seine et le long des côtes de la Manche dès lundi avec l'arrivée de giboulées, typiques au mois de mars. La masse d'air restera froide, et ces giboulées pourront donner du grésil et de la neige, pouvant saupoudrer les sols. Dans ce contexte, des chutes de neige en plaine sont possibles (risque estimé autour de 30 %), mais ces épiphénomènes n'apporteront pas de cumuls suffisants pour enrayer la sécheresse hivernale, très marquée dans ces régions.

Des pluies significatives sur la moitié sud à partir de mardi ?

Cumuls de pluie possibles la semaine prochaine © La Chaîne Météo

Mardi et mercredi seront les deux journées où les chances de précipitations seront les plus élevées sur notre pays. Malheureusement, quelques régions passeront encore à travers les pluies bénéfiques. Les régions situées des côtes de la Manche au nord-est subiront des passages d'averses parfois fortes mais hétérogènes (giboulées de pluie et de neige), n'apportant pas de cumuls notables et surtout inégaux. Dans ce contexte, le Val de Loire et le bassin parisien n'auront que des averses passagères, avec des cumuls restant faibles et surtout dispersés.

Par contre, les perturbations venant de l'Atlantique devraient concerner le sud-ouest de notre pays, circulant en direction de l'Espagne puis de la Méditerranée. Dans ce contexte, l'Aquitaine, le Massif-Central et les Pyrénées seront les mieux exposés pour recevoir un arrosage significatif, pouvant aller de 20 à 30 mm. Il s'agirait de neige abondante sur les reliefs dès 1400 m en moyenne. Au sud-est, la basse vallée du Rhône risque d'échapper à ces pluies en raison du vent (mistral et tramontane), mais les pluies viendraient se bloquer sur les Alpes, la PACA et la Corse. Les cumuls pourraient y être significatifs avec beaucoup de neige en moyenne montagne.

Une parenthèse pluvieuse bienvenue mais temporaire

Cette amélioration pluvieuse sera la bienvenue. Ce nouvel épisode va améliorer la situation de la sécheresse superficielle sur les régions du sud-ouest, ainsi que sur les régions centrales, les Alpes, la région PACA et surtout la Corse, qui connait des pluies abondantes en ce début mars. En revanche, au nord de la Loire, la situation ne sera pas vraiment améliorée. Les giboulées pourront être assez marquées le long des côtes de la Manche et près des frontières du Benelux, mais la zone allant du Val de Loire au bassin parisien risque de rester encore à l'écart de ces précipitations avec des cumuls restant probablement inférieurs à 10 mm. Même si des épiphénomènes de giboulées et de neige parviennent à blanchir les sols temporairement, cela restera insuffisant en termes de cumuls bénéfiques pour les sols.

Cette parenthèse humide pourrait se maintenir pendant la première décade du mois de mars, avec des températures inférieures aux moyennes de saison. Pour la suite, des pluies pourraient encore circuler sur notre pays jusqu'en milieu du mois. La deuxième quinzaine pourrait être à nouveau plus sèche et plus douce. Quoi qu'il en soit, ces précipitations tombent au bon moment, à une période de l'année où les pluies peuvent encore s'infiltrer dans le sous-sol, avant d'aborder la saison chaude. Mais, face à l'ampleur du déficit pluviométrique à l'échelle de l'hexagone, cette parenthèse sera insuffisante pour enrayer la sécheresse actuelle.

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