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Tempête Mathis ce vendredi sur les côtes de la Manche
Dans un contexte météorologique très changeant sur l'Europe de l'Ouest, une dépression va remonter très rapidement du centre de l'Atlantique pour circuler vendredi sur le nord-ouest de la France et en Manche. À son arrivée, les vents se renforceront brusquement, provoquant un fort coup de vent avec un risque de rafales tempétueuses dès la nuit de jeudi à vendredi.
Une dépression nommée Mathis s'est formée au milieu de l'océan Atlantique mercredi soir. Propulsée par un jet stream très rapide, soufflant aux alentours de 250 km/h à 10 000 m d'altitude, cette dépression se dirige à grande vitesse vers la mer d'Irlande et l'entrée de la Manche, entre la Bretagne et les Cornouailles anglaises. Le passage rapide du centre dépressionnaire est susceptible de provoquer un fort coup de vent à tempête dans la nuit de jeudi à vendredi, et vendredi matin, sur le quart nord-ouest de notre pays, avec des rafales tempétueuses, c'est-à-dire dépassant 100 km/h.
Une dépression à grande vitesse vers l'Angleterre
La vitesse de progression de cette dépression sera rapide du milieu de l'Atlantique vers les Cornouailles anglaises. Elle sera également très creuse (entre 975 et 980 hPa). Mais en approchant de nos côtes, sa vitesse de progression ralentira et sa pression remontera. Ces deux facteurs sont plutôt rassurants et devraient éviter d'atteindre le stade de la tempête. Cependant, la position précise du passage du coeur de la dépression sera déterminant pour définir la vitesse des vents. À ce jour, nous parlons de fort coup de vent, avec des rafales tempétueuses en bord de mer, c'est-à-dire dépassant les 100 km/h. Si cette dépression venait à être nommée par les Britanniques, elle s'appellerait Antoni, alors qu'il s'agirait de Mathis pour les Français.
Le nord-ouest concerné par les rafales tempétueuses dans la nuit de jeudi à vendredi
Au vu de la trajectoire de la dépression, remontant du centre Atlantique vers l'Angleterre, les vents les plus forts concerneront le quart nord-ouest, dans la nuit de jeudi à vendredi. Les vents forts pourraient se généraliser aux trois quarts du pays vendredi, en perdant lentement de l'intensité, et s'accompagner de pluie. La houle atteindra 7 à 10 m au large de la Bretagne et de 5 à 7 m sur la partie occidentale de la Manche. Les coefficients de marée seront très faibles (autour de 30), limitant fortement le risque de submersion.
Au cours de cet épisode, on attend des rafales maximales pouvant atteindre 120 à 130 km/h sur les côtes de l'ouest de la Bretagne (Ouessant, Pointe du Raz), 105 à 110 km/h sur les côtes du Cotentin et du Morbihan, et de 100 à 105 km/h dans les terres de Bretagne et de Basse-Normandie. Les vents forts se propageront vers la Haute-Normandie et la côte d'Opale vendredi matin, en faiblissant progressivement, mais pourront encore atteindre 100 à 110 km/h sur le littoral de Seine-Maritime, de la Somme et du Pas-de-Calais. Dans les terres, au nord de la Loire, les rafales pourront atteindre 90 à 100 km/h.
De fortes rafales sur toute la moitié nord du pays vendredi
La force des vents faiblira lentement vendredi en cours de journée avec la progression de la dépression vers la mer du Nord et son comblement, mais les rafales resteront soutenues tout au long de la journée sur une large moitié nord. Les vents forts s'étendront vers le quart nord-est. Dans les terres, les rafales atteindront les 80 à 90 km/h de la Normandie aux Hauts-de-France (rafales à 100 km/h en bord de mer). Elles souffleront entre 70 et 80 km/h de façon généralisée sur un large tiers nord-est, ce qui n'est pas anodin.
La survenue d'un tel fort coup de vent en mars n'est pas fréquente, ce mois n'étant pas particulièrement tempétueux. Ainsi, des rafales à 100 km/h à Brest (ce qui semble probable pour cet épisode) ne se produisent statistiquement qu'une fois tous les neuf ans. Le 6 mars 2017, la tempête Zeus avait battu de nombreux records de vent, dont des records absolus, avec 191 km/h à l'île d'Ouessant. Mais la configuration de vendredi ne s'apparente pas à cette situation, la trajectoire de la dépression n'étant pas la même.