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Incendies au Canada : vers un répit pluvieux cette semaine
Le Canada a subi des incendies exceptionnels ce printemps, de l'Alberta au Québec et à la Nouvelle-Écosse. Cette situation catastrophique va s'améliorer partiellement en raison de pluies et d'orages qui se déclenchent dès ce lundi.
Le printemps 2023 a été marqué par des incendies de forêts exceptionnels au Canada. Dès le début mai, ils se sont déclenchés surtout en Alberta sous l'effet de chaleur précoce, sur une zone qui avait reçu moins de neige qu'en Californie par exemple. Depuis 15 jours, des provinces canadiennes de l'est, moins habituées à ces phénomènes, ont connu également des incendies de forêt exceptionnels, en Nouvelle-Écosse ainsi qu'au Québec.
L'équivalent d'une année entière déjà brulée au Québec
Si les incendies survenus en Alberta étaient plus habituels en raison de la nature de la végétation (majoritairement des résineux) et d'une vague de chaleur précoce après un hiver peu enneigé dans ce secteur, ceux qui se sont produits sur l'est du Canada sont nettement plus atypiques pour ces régions peu habituées à de tels incendies.
Les raisons qui ont conduit à cette catastrophe sont multifactorielles, mais la vague de chaleur précoce qui s'est abattue sur le Québec fin mai est un élément propice. Rappelons qu'il avait fait jusqu'à 34°C à Montréal, ce qui est remarquable à cette époque de l'année. Cette chaleur, combinée à la présence d'un vent persistant soufflant du nord-est, a favorisé le déclenchement d'incendies incontrôlables en Nouvelle-Écosse fin mai, avec notamment un incendie de plus de 20 000 hectares à proximité d'Halifax, la ville principale de la province, obligeant l'évacuation de plusieurs milliers d'habitants.
Depuis la fin de la semaine dernière, des incendies se sont déclenchés également dans les forets québécoises du massif des Laurentides, au nord de Montréal. Ces incendies ont également nécessité l'évacuation de 11000 personnes dans la région de Val d'Or, célèbre station de sports d'hiver.
Au total, ce sont près de 1,13 million d'hectares qui étaient partis en fumée dans l'ouest, en Alberta, et 850 000 Ha au Saskatchewan. En date du 4 juin, plus de 160 000 hectares de terrain ont brûlé dans la moitié sud du Québec. C'est plus que la totalité des 10 années précédentes combinées.
À l'échelle du Québec, plus de 2,7 millions d'hectares ont déjà brûlé en 2023 dans le pays, soit huit fois plus que la moyenne des trois dernières décennies, selon les autorités canadiennes.
La pluie et les orages arrivent et devraient améliorer la situation
En ce début de semaine, les prévisions météorologiques sont optimistes. En effet, la pluie est de retour sur le Québec et surtout en Nouvelle-Écosse. Des cumuls importants sont attendus et devraient mettre un terme aux feux de ce côté-là. Au Québec, pour le massif des Laurentides, la situation est plus nuancée car ces précipitations tomberont sous forme d'orages, ce qui est plus hétérogène. Pire, les rafales de vent et les impacts de foudre peuvent faire repartir de nouveaux incendies, ce que craignent les autorités canadiennes. De même, des orages éclatent également en Alberta, mais de façon trop dispersée pour éteindre des incendies aussi vastes. Et quoi qu'il en soit, le feu continue à couver sous le sol, dans la tourbe, ce qui reste propice à de nouveaux départs de feu dès que la chaleur et le vent reviendront.
Ces gigantesques incendies sont majoritairement causés par l'homme, mais la foudre est un facteur déclencheur important. Il convient de noter que ces incendies, dans l'ouest du Canada, sont récurrents par la nature des sols et des végétaux. Selon une étude (en anglais), les incendies de forêt étaient même plus importants il y a 150 ans que de nos jours.