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Vague de chaleur cette semaine : voici pourquoi elle s'annonce exceptionnelle
Pour ce début de l'automne météorologique, une vague de chaleur s'installe. Par son intensité, sa durée et son étendue (les 3/4 du pays sont concernés), il s'agit d'une véritable vague de chaleur, l'une des plus importantes jamais observées pour un mois de septembre. Des dizaines de records de chaleur pour un mois de septembre sont battus.
Ce début de cet automne météorologique est donc marqué par la généralisation d'une vague de chaleur sur une large moitié sud, mais aussi sur les régions du nord qui cet été ont été jusqu'alors épargnées cet été. Ainsi, depuis dimanche, la vague de chaleur s'est mise en place avec des températures qui ont atteint des niveaux très élevés pour la saison, et ce n'est pas terminé, bien au contraire !
Le retour de la "pompe à chaleur"
Ce phénomène météo désigne une dépression qui, en tournant sur elle-même dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, fait remonter de l'air très chaud. Lorsque cette dépression est située sur la péninsule ibérique, l'air remonte d'Afrique du Nord vers la France, ce qui peut entraîner une hausse marquée du thermomètre, et dans certains cas, une vague de chaleur. C'est ce que nous connaissons actuellement.
Cette dépression, descendant de l'Atlantique Nord vers l'Espagne, a d'abord provoqué des orages dans le sud-ouest samedi. En plongeant davantage vers le Portugal dimanche, cette dépression fait remonter la chaleur au lieu des pluies.
Autre paramètre accentuant la vague de chaleur : la présence d'un anticyclone situé sur la mer du Nord. De hautes pressions, aussi bien en surface qu'en altitude, bloquent les mouvements des masses d'air sur l'Europe de l'ouest. Ces "hautes pressions" d'altitude, appelées "géopotentiels", épousent la forme d'un oméga, la lettre grecque Ω. Sous ce bloc, l'air chaud est piégé et compressé, accentuant la hausse des températures. Une telle situation avait provoqué la canicule d'août 2003, mais maintenant, avec l'allongement de la durée de la nuit, les températures ne s'élèveront pas autant, fort heureusement.
Une semaine marquée par une vague de chaleur exceptionnelle
Dans ce contexte, la masse d'air est exceptionnellement chaude pour la saison, propulsant les températures entre 30 et 35°C de lundi à vendredi prochain, et faisant fondre davantage les névés en haute montagne, ce qui entraînera de nouveaux éboulements et risque pour les alpinistes et randonneurs.
L'isotherme 0°C, altitude à laquelle la température est égale ou inférieure à 0°C se situe à plus de 5 000 mètres, c'est-à-dire au-dessus du sommet du mont Blanc, ce qui est inédit pour un mois de septembre.
Le nord de la France également concerné par cette vague de chaleur
Les températures seront 5 à 10°C supérieures aux normales à l'échelle de l'hexagone, et de près de 15°C au sud-ouest. La barre des 40°C sera approchée lundi en Nouvelle-Aquitaine. Les deux journées les plus chaudes seront lundi et mardi.
Alors que les régions les plus au nord ont été jusqu'à présent épargnées par les fortes chaleurs, ce n'est pas le cas cette semaine où on attend plusieurs journées consécutives de forte chaleur avec des températures supérieures à 30°C. À Paris et Rennes, les températures maximales atteindront et dépasseront 30°C jusqu'à samedi prochain, soit 8 jours consécutifs, ce qui est remarquable pour un mois de septembre. Il faut remonter à 1947 et 1911 pour trouver une telle situation.
Des côtes nord de la Bretagne aux Hauts-de-France au nord de la Lorraine, la chaleur est moins excessive en raison d'un petit flux d'est, mais il fait très beau. Les rivages de la Méditerranée sont moins concernés en raison de la persistance du vent marin tout au long de la semaine. Cet air marin limite la hausse de la température mais le ressenti n'en reste pas moins très lourd et moite. Les fortes chaleurs règnent dans l'intérieur des terres, comme à Aubagne (13) qui a battu son record mensuel avec 36°C ce lundi.
Quels sont les critères pour définir une vague de chaleur, seront-ils remplis cette semaine?
Les vagues de chaleur sont définies à partir de critères statistiques précis, et notamment l'indicateur thermique national. Pour parler de vague de chaleur, il faut que cet indicateur thermique national soit supérieur ou égal pendant un jour à 25,3 °C et supérieur ou égal à 23,4 °C pendant au moins 3 jours. Ce sera le cas cette semaine. L'indicateur thermique des températures maximales est également pris en compte : celui-ci dépasse les 30°C pendant toute la semaine, avec un maximum de 32,4°C prévu ce mardi après-midi, à un degré du record absolu de 33,4°C du 16 septembre 2020. Les seuils de canicule, définissant des températures nocturnes et diurnes, sont partiellement atteints en plusieurs régions et notamment dans les grandes villes.
Vers des records de chaleur pour un mois de septembre
D'ores et déjà, on peut qualifier cet épisode de vague de chaleur tardive remarquable, notamment en raison de son intensité et son extension géographique sur les trois quarts de la France.
Ce type d'évènement n'est pas rare en septembre, la dernière vague de chaleur remarquable en septembre remontant à 2020 : du 12 au 19, on avait relevé 34,3° à Paris et 36°C à Bourges par exemple. L'année dernière, où l'automne avait été le 2ème plus chaud en France, un record a 40,2°C avait été relevé à Pissos, dans les Landes, et 37,5°C à Bordeaux. Le 7 septembre 2016, on avait relevé également 38,7°C à Biarritz. Et d'après nos prévisions, nous nous situerons au niveau de ces valeurs cette semaine, voire au-dessus ! Ainsi, des records de chaleur mensuels devraient être battus dans l'ouest et le centre de la France, entre Brest, Bordeaux, Limoges ou Bourges.
10 jours après la canicule historique du mois d'août, la semaine de rentrée scolaire sera donc assurément estivale, et même torride.