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Températures en France : 2023 devrait être la deuxième année la plus chaude après 2022
Comme l'année 2022, l'année 2023 a été hors norme au niveau des températures. Si le record national de chaleur de 46°C relevé en Languedoc en 2019 n’a pas été battu, les périodes de douceur et de chaleur ont néanmoins dominé, jusqu'à la fin de l'année. Avec une température moyenne annuelle estimée aux environs de 14,5°C, 2023 devrait arriver au 2ème rang des années les plus chaudes, derrière 2022 (14,51°C), mais devant 2020 (14,1°C) et 2018 (13,9°C).
Cette année 2023 devrait être la plus chaude jamais observée à l'échelle du globe. En France, elle se situera également dans les records. Depuis 2010, le réchauffement climatique s'accentue. En France, les cinq années les plus chaudes jamais observées (depuis 1900) l'ont toutes été depuis 2014.
Au cours de cette année 2023, les blocages anticycloniques et les flux de sud ont largement dominé, notamment au mois de juin et entre la fin de l'été et le milieu de l'automne, avec plusieurs vagues de chaleur, essentiellement dans le sud du pays.
Un hiver doux
Durant les trois premiers mois de l'année, la douceur a dominé et aucun épisode de froid ne s'est produit sur le pays. En montagne, l'enneigement s'est montré déficitaire et les stations de ski de moyenne altitude, du Jura, des Vosges et du Massif Central en ont souffert. Au niveau national, l'excédent a atteint +0,9°C pour janvier et +0,8°C pour février.
Un printemps en dents de scie
Si le mois de mars s'est montré doux, les mois d'avril et de mai ont été plus conformes aux normales de saison. À Paris, la barre des 25°C n'a été atteinte que le 27 mai, ce qui est tardif, les premiers jours de chaleur dans la capitale se produisant en moyenne plutôt en début de mois. Le printemps 2023 a été légèrement plus doux que la normale (+0,6°C) avec un excédent de +1°C pour les mois de mars et mai, alors qu'avril a été conforme aux normales de saison.
Une chaleur exceptionnelle au mois de juin
Le mois de juin 2023 s'est classé au deuxième rang des mois de juin les plus chauds sur la période 1900-2023 derrière juin 2003, avec un excédent de +2,6°C par rapport aux normales. C'est surtout le nord du pays qui a connu un temps très sec, chaud et ensoleillé. De nombreux records d’ensoleillement ont été battus de la Bretagne et des Pays de la Loire aux frontières du nord et du nord-est.
Une fin août historiquement chaude
Après un été chaud, sans trop d'excès, la France a connu, du 17 au 24 août, une vague de chaleur exceptionnelle après un 15 août au sud de la Loire. Les records de 2012, qui faisaient référence pour cette période de l'année, ont été battus. Mais surtout, à cette occasion, de nombreux records de chaleur absolus ont été largement battus, dépassant ceux de 2003 avec 43,2°C à Carcassonne (11), 42,7°C à Orange (84), 42,4°C à Toulouse-Blagnac (31), 42,1°C à Montauban (82), 41,4°C à Lyon (69), 40,5°C à Chambéry (73) et 40,4°C à Clermont-Ferrand (63). Le mois d'août a fini avec un excédent de +1°C et s'est classé en 6ᵉ position des plus chauds depuis 50 ans.
Un automne aux allures estivales
L’été s’est prolongé durant une partie de l’automne, avec un mois de septembre exceptionnel puisque l’anomalie de température a été de +3,6°C, le hissant largement en tête des mois de septembre les plus chauds depuis le début des relevés. Du 2 au 13 septembre, les records mensuels de chaleur se sont enchaînés quotidiennement. C'est surtout dans l'ouest, le centre et sur le nord du pays que la chaleur a été la plus intense et la plus durable.
À Paris (75), on a compté une série de neufs jours de forte chaleur. Encore plus exceptionnel, Châteauroux (36) et Avord (18) ont connu sept journées consécutives de très forte chaleur à plus de 35°C. Les bords de la Manche n'ont pas été en reste avec de nombreux records de chaleur établis au Touquet avec 32,8°C ou bien à Dunkerque avec 33,9°C et à Saint-Brieuc avec 31,5°C.
Le mois d’octobre s'est montré également très chaud, jusqu'au 15 du mois. Une pluie de records mensuels de chaleur s'est produite entre les 2 et 9 octobre. Les 2 et 3 octobre ont été historiques. La moitié des records mensuels de chaleur ont été battus en France avec 33,4°C à Biarritz (64), 33,2°C à Clermont-Ferrand (63), 32,4°C à Saint-Etienne (42), 32,2°C à Châteauroux (36), 31,1°C à Tours (37), 30,6°C à Lyon (69), 30°C à Rennes (35) et 29,6°C à Caen (14).
Dans le prolongement d'un mois de septembre record, l'excédent mensuel atteint +2,5°C par rapport aux normales en octobre.
Une fin d'automne et début d'hiver doux
Depuis la mi-octobre, si les températures ont baissé au prix de pluies records, la tendance ne s'est pas inversée puisque la douceur a persisté avec un excédent de +1,1°C pour novembre, et un excédent qui devrait atteindre environ +1,4°C pour décembre. Cet automne 2023 a d'ailleurs été le plus doux depuis 1900 en France.
En conclusion, on peut dire que l’on a connu quasiment 5 mois d’été sur une grande partie du pays, de juin à début octobre. Ce sont surtout les mois de juin, septembre et octobre qui ont tiré les températures vers le haut cette année, avec de nombreux records battus. 2023 se positionne comme la deuxième année la plus chaude, devancée uniquement par 2022 qui avait connu un hiver et un printemps plus frais, mais un été nettement plus chaud. Cette situation est alignée sur les prévisions du GIEC, qui prévoit un allongement de la saison estivale avec des périodes de chaleur plus nombreuses et intenses, au profit d’une saison hivernale plus réduite, avec des périodes de froid moins nombreuses et moins rudes. Mais la hausse de la température n'est plus la seule préoccupation. Avec les sécheresses récurrentes, la gestion de la ressource en eau est aussi devenu un enjeu majeur.