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Le printemps en plein hiver : pourquoi la douceur actuelle est-elle exceptionnelle ?
Depuis le 22 janvier, nous connaissons une douceur remarquable, à la fois par sa durée, mais aussi par son intensité, avec de nombreux records qui ont été battus en France et chez nos voisins européens. Cet épisode de douceur remarquable pourrait se prolonger jusqu’au 10 février.
Une douceur remarquable par sa durée
Alors que la première quinzaine du mois de janvier a été marquée par la douceur puis le froid en seconde partie de période, c'est à nouveau une douceur exceptionnelle qui nous intéresse avec un indicateur thermique qui est excédentaire depuis le 22 janvier et des températures dignes d'un mois d'avril-mai au sud, et d'un mois de mars au nord. Si le pays a déjà connu par le passé des épisodes de douceur à cette époque de l'année, ils durent généralement moins longtemps et sont souvent entrecoupés de périodes plus froides.
Les raisons de ce temps trop doux sont à chercher du côté de la position des centres d'action. En effet, un anticyclone de blocage s’est positionné dans un premier temps sur le sud de l’Europe, ramenant sur le pays une masse d’air subtropicale par le Maghreb et l’Espagne. Cet anticyclone s’est légèrement décalé ces derniers jours et concerne désormais l’Europe centrale, avec toujours un flux de sud à sud-est qui nous ramène de la douceur et un temps calme. Ce blocage, qui pourrait encore durer jusqu'au 10 février, constituerait alors une période douce de plus de 20 jours sans interruption.
Plus de 10°C au-dessus des normes et 150 records battus en France
Durable, cette douceur restera également exceptionnelle par son intensité, avec des valeurs qui ont atteint des anomalies de plus de 10°C. La barre des 20°C a souvent été dépassée dans l’extrême sud et le record national mensuel (26,3°C à Eus en 2013) a même été approché (25,6°C à Vives dans les Pyrénées-Orientales le 25 janvier). En montagne aussi, le mercure a atteint des valeurs remarquables, avec 24,6°C à Accous à plus de 1100 m d'altitude dans les Pyrénées. Et depuis le début de la semaine, c’est le pays basque qui enregistre des températures exceptionnelles grâce à l’effet de foehn avec 25,7°C atteint le 28 janvier à Licq-Atherey (Pyrénées-Atlantiques).
Un record de douceur battu en Europe
Ces températures exceptionnelles ne se restreignent pas qu’à la France. En Espagne, le record mensuel européen a été battu avec 30,7°C mesurés à Gavarda, près de Valence, le 25 janvier, contre une température de 17°C en moyenne. Le nord de l'Écosse a aussi connu un nouveau record avec 20°C dans le nord le 28 janvier au lieu des 5°C habituels à cette période.
En plein cœur de cet hiver, nous n'avons donc connu jusqu'à maintenant qu'un seul record de froid (-14,7°C à Arras le 19 janvier) mais plus de 150 records de chaleur, comme un signe supplémentaire de notre climat qui se réchauffe. Même si la douceur devrait baisser d’un cran et les températures revenir progressivement dans les normes ces prochains jours, aucun épisode de froid plus intense n'est pour le moment en vue.