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Printemps 2024 : vers le plus humide des quinze dernières années
Vous êtes nombreux à nous exprimer votre ressenti d’un printemps “pourri” cette année. Nous avons analysé pour vous les données de précipitations et températures sur les 15 dernières années afin de vérifier si ce ressenti est en phase avec la “réalité” météorologique.
Depuis le début du printemps météorologique (1er mars), les perturbations s’enchaînent et ce sont désormais les orages qui nous concernent. Les cumuls sont largement excédentaires et malgré une température moyenne supérieure aux normales, le ressenti est plutôt maussade. Mais à quoi ressemble un printemps “normal” ?
Le printemps : une saison intermédiaire très contrastée
Certes nous avons déjà connu des printemps secs et chauds, mais ce n’est pas la norme sous nos latitudes, et il n’y a rien d’anormal à avoir des périodes de beau temps et temps perturbé qui alternent. Le printemps est en effet une saison intermédiaire où l’air froid tente de résister sur le nord de l’Europe et les masses d’air chaud commencent à remonter par le sud. Entre les deux, des perturbations circulent et les premiers orages éclatent. En revanche, ce qui est atypique cette année, c’est que nous subissons l’assaut de plusieurs gouttes froides qui viennent déstabiliser la masse d’air et provoquent localement des orages très pluvieux qui accentuent cette sensation de temps maussade
Le printemps 2024 en passe de devenir le plus arrosé des quinze dernières années
La normale pour un printemps est d’environ 164 mm. Historiquement, le printemps le plus arrosé depuis 15 ans est celui de 2018 avec un indicateur pluviométrique national de 207 mm [moyenne pluviométrique nationale calculée à partir des données d’observations et radars de précipitations]. L’indicateur 2024 pour la période 1er mars-16 mai est déjà de 204 mm. Il sera dépassé ce vendredi. Ce printemps 2024 est déjà donc le plus pluvieux de ces 15 dernières années. En troisième position, on retrouve le printemps 2023 qui avait aussi été très humide. Rappelons qu’au sein du printemps le mois de mai reste le plus arrosé.
Parmi les plus secs, se trouvent les printemps 2014, 2022 et 2011, où le déficit avait approché les 40 à 50%.
Un printemps 2024 plus doux que la normale
Concernant les températures, ce printemps 2024 s’inscrit en revanche dans la lignée de ses prédécesseurs, avec un excédent thermique d’environ +1°C à ce jour. Votre ressenti « pourri » s’explique donc plutôt en raison des précipitations excédentaires. 2024 devrait arriver en 5ème position des printemps les plus chauds depuis 1900.
Sur les 15 dernières années, les printemps les plus chauds ont été 2011, 2020 (période du confinement notamment) et 2024 et les plus frais 2010, 2021 et 2013. Ces disparités sont liées à la variabilité naturelle du climat.
Avec le réchauffement climatique qui est une tendance de fond depuis le siècle dernier, la saison printanière se réchauffe d’environ +0,3 à +0,4°C par décennie.
Si vous avez eu un ressenti “pourri” c’est surtout en raison de la pluie très excédentaire, et peut-être aussi en raison des derniers printemps ensoleillés et chauds que nous avons connus). Votre ressenti ne devrait pas changer avant la fin de la saison, le 31 mai prochain, avec de nouvelles gouttes froides prévues ces prochains jours. La semaine prochaine s’annonce encore très instable et orageuse avec des risques d’inondation localement.