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La saison des incendies débute en France : quels sont les risques pour cet été ?
Malgré un printemps majoritairement humide sur notre pays, certains secteurs du sud subissent les premiers feux de végétation. Ce mardi, un important incendie s'est déclaré dans le Var. Dans ces régions, l'assèchement des sols est très rapide. À quelle évolution peut-on s'attendre ces prochaines semaines ?
Ce mardi, près de 600 hectares de forêt ont brulé dans le massif des Maures, près de Vidauban, dans le Var. Cet incendie est le plus important de ce début d'été. Cela peut paraître étonnant suite à un printemps particulièrement humide à l'échelle de notre pays, mais, en réalité, le Var souffre d'un déficit pluviométrique depuis le mois d'avril, après un mois de mars très arrosé. Depuis, seuls des orages isolés se sont produits, plutôt localisés dans l'arrière-pays. Le littoral et le massif des Maures sont restés déficitaires en pluie de l'ordre de 30% depuis avril. La chaleur récente, avec des températures proches de 30°C (jusqu'à 33°C le 7 juin) ainsi que la présence du vent, ont rapidement asséché les sols sur cette zone. Cette situation a favorisé la propagation de cet incendie de forêt.
Un assèchement rapide des sols sur ce secteur
Le climat méditerranéen est particulièrement soumis au risque d'incendie de végétation. Le type de végétation, la nature des sols et le climat y sont propices chaque année. Les espèces forestières sont adaptées à leur climat (ce que l'on appelle le "climax"), mais certaines sont plus inflammables que d'autres, tel le pin et l'eucalyptus. Néanmoins, il faut des conditions météorologiques spécifiques pour qu'un incendie se déclenche : la sécheresse du sol, l'humidité de l'air et la chaleur.
A cette époque de l'année, la végétation est en fin de cycle pour les herbacées dans le sud, avec par conséquent beaucoup de branches sèches. D'autre part, les faibles précipitations depuis deux mois ont entrainé une "sécheresse de surface". Même si les nappes phréatiques provençales ont été remplies à un niveau supérieur à la moyenne, le sol se dessèche en surface, de même que la végétation. Si, de surcroit, la chaleur règne pendant plusieurs jours avec un faible taux d'humidité dans l'air et que le vent se lève, les ingrédients sont réunis pour qu'un feu de forêt s’aggrave et se propage. C'est ce qui s'est produit ce mardi dans le Var. Au 9 juin, les zones brulées hebdomadaires en France étaient déjà supérieures à la moyenne 2006/2024 avec près de 11000 hectares de végétation, notamment au sud-est en février où le déficit pluviométrique était encore important, au moment des écobuages.
Quelle tendance en France pour cet été ?
Nous abordons globalement l'été dans de bonnes conditions hydrologiques avec un taux de remplissage des nappes phréatiques très satisfaisant à l'échelle nationale. La problématique d'une sécheresse profonde semble exclue pour cet été. En revanche, nous ne sommes pas à l'abri d'une sécheresse "météorologique", c'est-à-dire de surface ou agricole, à l'instar de ce qui se produit dans le Var.
Globalement, le pourtour méditerranéen est le plus exposé à ce risque car les conditions météorologiques y sont, par définition, plus propices. Le Roussillon reste ainsi en déficit profond de précipitation, n'ayant pas comblé le retard chronique qui règne depuis deux ans. Pour le reste du pays, la situation dépendra étroitement du temps qu'il fera. Les nappes et les cours d'eau étant élevés, le risque de sécheresse sera donc essentiellement en surface. Selon l'Office National des Forêts, "le climat n’est pas une cause directe d’incendie, mais il influe sur les conditions d’éclosion et de propagation de ces incendies". Il suffirait donc de quelques semaines consécutives de déficit pluviométrique, de chaleur et de vent sec pour assécher les sols superficiels, offrant ainsi un contexte favorable aux incendies de forêts, bien que les nappes profondes soient remplies. Les zones à risque se trouvent surtout en Aquitaine en raison des espèces forestières dominantes.
À ce jour, si les nappes phréatiques et le niveau des cours d'eau sont très satisfaisants, nous garantissant un capital hydrologique essentiel pour passer l'été, cela ne nous met pas à l'abri d'une sécheresse de surface et de l'augmentation du risque d'incendies de forêt. Ces derniers resteront très dépendants des conditions météorologiques. N'oublions pas que nous ne sommes qu'en juin, et que la saison chaude ne fait que commencer.