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Jeux olympiques Paris 2024 : les risques météo qui pourront peser sur les épreuves et les sportifs cet été
J-30 ! Les Jeux olympiques de Paris 2024, qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août, et les Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre, promettent d'être un événement inoubliable. Néanmoins, les conditions météorologiques pourront avoir un impact significatif sur les performances des athlètes et l'expérience des spectateurs. A quels aléas climatiques les organisateurs et les participants pourraient être confrontés ?
39 sites olympiques accueilleront les compétitions des Jeux de Paris 2024 en France dont la majorité sé déroulera à Paris et sa banlieue, notamment l'athlétisme, la natation, et le cyclisme. D'autres régions, comme la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’Aquitaine, les Pays de la Loire, les Bouches-du-Rhône et Tahiti, accueilleront des épreuves telles que le surf, la voile, le golf et le football. La variété de ces sites représente une diversité climatique, et donc une diversité d’aléas, importante.
Canicule : risque élevé dans plusieurs villes organisatrices
A Paris, que ce soit l’athlétisme (au Stade de France), le cyclisme sur route (aux Champs-Élysées pour les arrivées), le marathon (qui parcourra les sites emblématiques de la capitale), la marche athlétique et le beach-volley (au Champ-de-Mars) ou encore la natation (en eau libre au bassin de la Villette), toutes ces épreuves qui se déroulent en extérieur rendront les athlètes complètement tributaire de la météo.
Paris et sa région ont beau connaître un climat tempéré océanique, les épisodes de chaleur extrême y sont de plus en plus fréquents, en raison du réchauffement climatique. Le plus significatif est la canicule d’août 2003 où le thermomètre avait dépassé les 35°C pendant 9 jours consécutifs, avec des températures nocturnes qui n’étaient pas descendues sous les 22-25°C intramuros. De telles conditions peuvent générer une fatigue accrue pour les athlètes et poser des défis logistiques pour les organisateurs si certaines épreuves doivent être anticipées ou retardées.
A Lyon, Bordeaux et Saint-Étienne qui accueilleront les épreuves de football, le risque d’exposition à de fortes chaleurs pourrait être encore plus important et peser de façon conséquente sur les joueurs. A titre d’exemple, la station de Lyon Bron enregistre en moyenne plus de 11 jours de forte chaleur (>30°C) en juillet et 10 en août, et 23,5 jours de chaleur (>25°C) en juillet et 22,4 en août. Ce paramètre chaleur fait partie des risques bien identifiés par les organisateurs. Mais, bien anticipé ne signifie pas sans conséquence. On se souvient des jeux d’Athènes 2004 qui avaient été particulièrement affectés par la chaleur, ou encore ceux de Tokyo 2021. Ils avaient été marqués par des températures entre 30 et 40°C, et un taux d’humidité très élevé, qui avaient entraîné des changements d’horaire pour certaines épreuves.
Nuits tropicales : les villes méditerranéennes plus particulièrement exposées
Comme Marseille qui accueillera également les épreuves de voile, la ville de Nice accueillera certains matchs de football. Pour ces deux villes méditerranéennes, ce sont les températures nocturnes qui pourraient être plus difficiles à supporter.
En effet, en raison de la proximité de la mer Méditerranée, chaude en cette période (24-26°C en moyenne), les températures minimales ne descendent pas vraiment la nuit. A Marseille, la température minimale moyenne est de 19°C en juillet et août et de 21°C à Nice, avec de fréquentes nuits tropicales (>20°C) et un fort taux d’humidité. Ces conditions pourront être une gêne supplémentaire pour les athlètes. La chaleur peut également être difficilement supportable en journée, mais moins que dans les autres villes organisatrices, puisque les brises de mer ont tendance à tempérer l’air.
Le Nord : département le moins exposé aux canicules
La ville de Lille accueillera également certains matchs de football. Or le Nord est l’un des départements accueillant les JO qui pourrait être le moins exposé au risque de vague de fortes chaleurs. On compte seulement 2,5 jours avec des températures supérieures à 30°C en juillet et 2,8 jours en août. Les températures nocturnes sont en moyenne de 14°C en juillet et août, ce qui peut permettre une meilleure récupération des athlètes. Néanmoins, Lille et son département ne sont pas à l’abri d’un risque de canicule, comme en 2019 et 2020. La station avait enregistré 41,5°C le 25/07/19 et 37,1°C le 08/08/2020. Dans le contexte du réchauffement climatique, ces événements sont susceptibles de se reproduire plus fréquemment, mais ne peuvent être anticipés qu’une dizaine de jours avant.
Orages forts : un risque plus important au sud
Un orage fort est comptabilisé dès lors qu'un phénomène tel que de la grêle (> 2 cm), une rafale convective (> 90 km/h), une tornade et/ou une pluie (> 50 mm/h) est relevé.
Les régions accueillant les JO étant les plus exposées à ces risques en juillet et août sont la Nouvelle-Aquitaine et l’Auvergne-Rhône-Alpes.
Par exemple, le département de la Loire enregistre huit journées d’orages forts par an dont la majorité intervient au cœur de l’été. À titre de comparaison, Paris n’est soumis qu’à deux jours d’orages forts par an et le département du Nord, 4 jours. Ces conditions peuvent perturber les compétitions, en particulier celles en extérieur, comme l'athlétisme et le cyclisme. En 2008, pour les JO de Pékin, des orages avaient causé des retards dans les épreuves d’athlétisme et de tennis et en 2016 à Rio, plusieurs épreuves de voile avaient été reportées à cause de violents orages.
Risque de report des épreuves de natation en cas d’orage
La pollution de la Seine représente un défi majeur en vue des Jeux olympiques de Paris 2024. En effet, cet événement mondial prévoit des compétitions de natation en eau libre et des épreuves de triathlon dans le célèbre fleuve parisien.
La qualité de l'eau de la Seine est donc une préoccupation de première importance. Or, en cas d’orage ou de météo pluvieuse, le débit de la Seine augmentera, ce qui ne favorisera pas une bonne qualité de l’eau. Les principaux risques liés à cette pollution incluent la présence de bactéries pathogènes et de produits chimiques nocifs. Des mesures ont été prises pour améliorer cette qualité (nettoyage, réduction des rejets polluants avec notamment la construction d’un bassin de rétention qui doit permettre d’éviter le déversement d’eaux non traitées dans le fleuve) en cas de fortes pluies. Les pluies abondantes de ces derniers mois n’ont pas encore permis d’atteindre les règles sanitaires nécessaires. Les actions doivent être intensifiées afin de garantir que les niveaux de pollution soient suffisamment bas pour assurer des compétitions sécurisées. Le défi est grand, mais essentiel pour le succès et l'intégrité des JO de Paris 2024. La baignade de la Maire de Paris Anne Hidalgo, qui doit illustrer la qualité retrouvée des eaux de la Seine, a été fixée la semaine du 15 juillet.
Saison sèche à Tahiti pour les surfers
Les épreuves de surf se dérouleront en Polynésie française, sur l’île de Tahiti et permettront enfin d’associer les Outre-mer et leurs populations aux Jeux olympiques pour la première fois de l’histoire. Le choix de Tahiti donnera lieu à une compétition exceptionnelle dans un lieu, Teahupo’o, plébiscité par le monde du surf. La période correspond à la saison sèche avec en juillet et août seulement trois jours de pluie en moyenne. Le beau temps devrait donc dominer pendant les compétitions, et le risque de cyclone est complètement écarté, la saison s’étendant de décembre à avril dans cette partie du Pacifique. Cette période est également moins soumise à l’inconfort de la chaleur, en raison d’un taux d’humidité plus faible qu’en saison humide.
Face à ces aléas climatiques, les athlètes et les spectateurs devront prendre certaines précautions. Les athlètes devront bien se préparer en ajustant leur entraînement et leur régime alimentaire en conséquence. Pour les spectateurs, en cas de fortes chaleurs, les organisateurs ont prévu des zones d'ombre et des points d'hydratation facilement accessibles. Les prévisions météo et les alertes potentielles seront à suivre avec attention. Elles le seront notamment par les organisateurs et les secours, qui seront sur le pied de guerre pour l’accueil des 15 millions de touristes rien que dans la capitale.