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90s pour le changement climatique : le climat de Lyon en 2050
Les grandes villes françaises seront particulièrement impactées par le changement climatique dans les années à venir, et notamment Lyon qui devrait voir son climat se rapprocher des caractéristiques de villes du pourtour Méditerranéen. Les vagues de chaleur seront l'un des défis majeurs à affronter pour la capitale des Gaules.
Troisième ville française, Lyon, dont la métropole compte plus de 1,4 million d’habitants, voit son climat de plus en plus se méditerranéiser. Le réchauffement climatique s’y accélère comme sur le reste du territoire, et l’agglomération est de plus en plus exposée au risque de canicule, aggravé par le phénomène d’îlot de chaleur urbain.
Pour parler du climat de la ville en 2050, nous nous sommes basés sur le scénario médian SSP2 (stabilisation des émissions de gas à effet de serre à un niveau faible avant la fin du siècle) et avons pris période de référence 1975-2005, fréquemment utilisée par le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC).
+1,9°C en 60 ans, et une ville de plus en plus étouffante en été
Le changement climatique à Lyon se mesure déjà, avec une température moyenne qui a augmenté de +1,9°C depuis 1960. Cette tendance au réchauffement s’accélère même depuis les années 80, et va continuer à s’intensifier d’ici à la fin du siècle.
Si toutes les saisons se réchaufferont à l’horizon de 2050, les progressions les plus importantes concerneront l’automne (+2,5°C) et l'hiver (+2,2°C). Bien que les projections climatiques envisagent un réchauffement moins important pour l'été (+1,5°C), le risque caniculaire sera de plus en plus important : le nombre de journées avec des températures supérieures à 35°C pourrait être multiplié par 8 et le nombre de nuits tropicales (> 20°C) passer de 14 à 43 (soit le double de ce que connaîtra le climat de Paris). Ces conditions augmenteront fortement le degré d’inconfort durant les périodes de canicule, sans compter que le nombre de jours de vagues de chaleur (> 25°C) pourrait être multiplié par 6, passant de 2 à 12.
Un climat équivalent à celui de Madrid
On parle de "méditerranéisation" du climat, car les records de chaleur mesurés jusqu’à aujourd’hui correspondent à ce que l’on pouvait observer dans le Midi de la France il y a 30 ou 40 ans. Et ces records ne cessent d'être battus.
En 2003, pendant la dramatique canicule d’août, la station de Lyon Bron a battu son record avec 40,3°C. Puis le 24 juillet 2019, ce record absolu a été battu avec 40,4°C. Seulement 4 ans plus tard (24 août 2023), il a de nouveau été dépassé avec 41,4°C. D'après les dernières modélisations du GIEC, d’ici à 2050, le thermomètre pourrait afficher jusqu’à 46°C dans la ville lors des épisodes de canicule.
Concernant les précipitations, le cumul de pluie hivernal pourrait augmenter d’environ +33%, avec des épisodes méditerranéens remontant beaucoup plus fréquemment jusqu'à ces latitudes, entraînant des risques d'inondations plus importants. Bien qu'en été, aucune évolution significative des pluies soit envisagée, l’évapotranspiration pourrait en revanche s'accroître en raison de la hausse des températures estivales. Ces conditions favoriseront un assèchement plus important de la végétation et des sols, avec une accentuation des risques de sécheresse et des risques d'incendies.
Avec le réchauffement climatique, des défis majeurs (sanitaires, économiques, touristiques) attendent la ville des Lumières dans les années à venir, car s'il est aujourd'hui équivalent à celui de Montpellier il y a 30 ans, son climat pourrait ressembler à celui de Madrid à horizon 2050.