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Fortes chaleur et ensoleillement : épisode de pollution à l'ozone en cours sur les 3/4 du pays

Par Regis CREPET, météorologue
mis à jour le

Avec l'ensoleillement, la chaleur et l'absence de vent, la qualité de l'air est dégradée avec une pollution à l'ozone qui concerne une bonne partie du pays. Outre les habitants des grandes agglomérations, ces prochaines heures s'annoncent aussi rudes pour le public et les athlètes des JO-Paris 2024.

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Les pics de pollution à l'ozone font partie des grands classiques de l'été © Adobe Stock / image d'illustration

Décidément, la météo n'épargne pas les Jeux olympiques qui se tiennent dans plusieurs grandes villes du pays. Après la pluie qui s'est invitée lors de la cérémonie d'ouverture et qui a aussi perturbé certaines épreuves de skateboard, la pollution de la Seine qui a entraîné le report des épreuves de triathlon, c'est désormais la pollution qui se mêle à la chaleur intense qui règne sur une bonne partie du territoire.

L'Ile-de-France, le nord, le nord-est et la région lyonnaise entre autres sont concernés par un pic de pollution à l'ozone. Cette pollution est typiquement estivale, car il faut de la chaleur et un fort ensoleillement pour la provoquer. Les autres régions n'échappent pas à cette qualité de l'air dégradée. La préfecture de Lyon a activé le niveau information-recommandation ; à Paris, le Préfet invite à reporter ses déplacements si possible, et à privilégier les moyens de transport alternatifs (transport en commun, covoiturage, vélo). Quelques limitations sont aussi mises en place sur les routes, où la vitesse est abaissée de 20 km/h par rapport à la vitesse habituelle.

La pollution à l'ozone mardi touche de nombreuses grandes agglomérations © La Chaîne Météo

Ces conditions polluées devraient s'améliorer à partir de jeudi grâce au vent d'ouest / nord-ouest qui mettra également fin à la vague de chaleur et à la canicule en cours, et pour laquelle nos services ont émis une alerte. Notez qu'en fonction de la zone où vous habitez, la prudence est également recommandée dans les prochaines heures en raison d'orages qui pourront localement être virulents, et s'accompagner de fortes rafales et de cumuls importants (voir notre alerte en cours).

Comment se forme la pollution à l’ozone ?

Les pics de pollution à l'ozone se produisent pour différentes raisons en été.

En été, les conditions anticycloniques, le rayonnement solaire intense, l'absenvce de vent et la chaleur favorisent la formation de l'ozone troposphérique, un polluant atmosphérique. Ce processus commence lorsque les oxydes d'azote (NOx) et les composés organiques volatils (COV) sont émis par les véhicules, les industries et d'autres sources humaines. Sous l'effet des rayons UV du soleil, ces substances réagissent dans l'atmosphère pour produire de l'ozone. Le NOx et les COV agissent comme des précurseurs dans une série de réactions chimiques complexes, amplifiées par la chaleur, conduisant à la formation d'ozone troposphérique, un composant principal du smog estival. A noter que cela ne signifie pas que l'air est toujours plus pollué en ville qu'à la campagne. En effet, quand la pollution à l’ozone des agglomérations est repoussée dans les campagnes voisines, elle se mêle aux nombreux composés organiques volatiles. Il s'ensuit alors une réaction photochimique importante avec ces composés qui décuplent la pollution à l’ozone sur la zone concernée.

Pic de pollution à l'ozone (O3) en été : principe de formation © La Chaîne Météo

Des pics de pollution à l'ozone peuvent aussi se produire en hiver. Ils sont généralement moins fréquents et moins intenses. En effet, les températures plus basses et le manque de soleil réduisent la production d'ozone troposphérique. En revanche, d'autres types de pollutions, comme les particules fines, peuvent être plus problématiques en raison de conditions météorologiques comme les inversions thermiques, qui piègent les polluants près du sol. La pollution à l'ozone ne doit pas être confondue avec la couche d’ozone qui se trouve en altitude. Cette couche, qui sépare la troposphère de la stratosphère à quelque 20 km d’altitude, nous protège notamment des rayons UV en provenance de l’espace.

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