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Retour du beau temps : ne parlons pas d'été indien en France
L'arrivée d'une période de beau temps chaud fin septembre et en octobre fait resurgir à cette occasion le terme d'été indien, qui est solidement ancré dans la mémoire collective. Mais voici pourquoi cette appellation n'est pas réellement applicable à la France.
En automne, dès le mois de septembre, il est coutumier de voir ressurgir le terme "d'été indien" pour qualifier le retour du beau temps doux sur notre pays après les premières perturbations et les premiers coups de fraîcheur. Et pourtant, comme chaque année, il faut rappeler la définition précise de cette appellation.
Un été indien français ?
L'été indien correspond à une période de temps doux et ensoleillé qui survient après les premières gelées d'automne, le plus souvent entre le début du mois d'octobre et la mi-novembre. L'expression "Indian summer" serait apparue à la fin du XVIIIème siècle en Pennsylvanie, puis au Canada au début du XIXème siècle où l'on parle de "l'été des Indiens". Cette appellation n'a pas d'origine bien précise, mais l'hypothèse la plus probable viendrait du fait que les amérindiens profitaient d'une période de beau temps doux automnal pour faire leurs provisions et leurs dernières chasses avant l'arrivée de l'hiver.
Si la saison automnale se caractérise par une diminution de l’ensoleillement et un retour progressif de l’air froid, l’été indien se produit lorsqu'un solide anticyclone vient s'installer sur le continent nord américain. De tels anticyclones s'installent également sur le continent européen. En météorologie, on parle d'une situation de blocage car les perturbations océaniques ne peuvent plus passer pendant plusieurs jours. C'est donc une période de temps sec qui s'établit avec des vents qui sont orientés au secteur sud, ayant pour conséquence la remontée de masses d'air d'origine subtropicale et des températures élevées. Ce temps agréable donne l’illusion de retourner dans une période estivale pendant quelques jours. Utilisée trop fréquemment, l’expression est souvent galvaudée et régulièrement utilisée pour parler des périodes d’ensoleillement tardives.
Des critères bien spécifiques
En réalité, il faut que les températures soient supérieures d'au moins 5°C à la normale pendant au moins 3 jours consécutifs, après l'apparition des premières gelées automnales. En France, les gelées sont plus tardives qu'au Canada et les variations de températures moins importantes. Le phénomène est donc plutôt rare. Joe Dassin aurait donc raison de chanter que l'été indien est "une saison qui n'existe que dans le nord de l'Amérique"... Chez nous, on parle parfois "d'été de la Saint-Denis" (le 9 octobre) ou "d'été de la saint-Martin" (fêté le 11 novembre) et qui correspondent, statistiquement, à une belle période de temps doux et ensoleillé.