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La grande vague de froid de janvier 1985 : un épisode historique, jusqu'à -40°C !
En janvier 1985, il y a 40 ans, la France a connu une vague de froid exceptionnelle, l'une des plus sévères du 20 eme siècle, avec des températures plongeant à -20°C à Caen et jusqu'à -40°C dans le Doubs. La matinée du 17 janvier fut la plus froide, avec -14°C à Paris, ce qui ne s'est plus reproduit depuis.
À partir du 3 janvier 1985, un froid issu de Scandinavie puis de Russie a touché la France et une grande partie de l’Europe. Cette vague de froid a duré alors 2 semaines et était comparable dans son intensité à celle de février 1956, laquelle avait cependant persisté un mois.
Un "Moscou-Paris" d'une rare intensité
En janvier 1985, un puissant anticyclone sur la Scandinavie a entraîné une descente d’air glacial en Europe, marquant la France d’un froid sibérien pendant deux semaines, ce que l'on appelle le "Moscou-Paris". La masse d'air en altitude était entre -16°C et -20°C, ce qui s'est reproduit, pour la dernière fois, en février 2012. Des records de températures ont été atteints : -41°C à Mouthe, -22°C à Reims ou encore -14°C à Paris.
En journée, les températures maximales restaient majoritairement inférieures à 0°C avec de 13 à 16 journées sans dégel selon les régions. Aux jours les plus froids, certaines températures maximales restaient bloquées entre -5 et -10°C. Ainsi, le 16 janvier, le thermomètre ne dépassait pas -8,2°C au centre de Paris.
Si ce froid extrême est resté souvent sec, des chutes de neige parfois abondantes se sont produites, d'abord sur la moitié nord le 4 et 5 janvier. Puis, la Côte d’Azur a aussi été frappée par des chutes de neige exceptionnelles, avec 38 cm enregistrés sur la promenade des Anglais à Nice, un record. Ces chutes de neige au sud-est étaient liées à la présence de perturbations en mer, qui, au contact de l'air froid, ont provoqué ces intempéries.
Des conséquences humaines et économiques très lourdes
Les conséquences humaines et économiques sont dramatiques. Une surmortalité d'environ 9000 décès est attribuée au froid. Des milliers de foyers se sont retrouvés privés d’eau courante en raison du gel des réseaux, et les infrastructures de transport étaient paralysées par la neige et le verglas. L’agriculture a souffert particulièrement dans le sud, avec des cultures méditerranéennes comme les oliviers détruites, et les dégâts sur la végétation furent considérables. La Loire, la mer du Nord et de nombreux cours d’eau ont gelé, illustrant l’ampleur de cet hiver rigoureux. La persistance du froid jusqu’en avril a provoqué une flambée des prix alimentaires, aggravant les difficultés économiques.
La France pourrait-elle supporter une telle vague de froid de nos jours ?
Une répétition d’un tel événement aujourd’hui poserait de nouveaux défis. La forte dépendance au chauffage électrique entraînerait une hausse critique de la demande, risquant des délestages et une saturation du réseau. La France pourrait devoir importer massivement de l’électricité. Toutefois, ces vagues de froid sont devenues rares depuis les années 1990, reflet d’un climat globalement plus chaud. L’épisode de 1985 reste un rappel de la puissance des phénomènes climatiques et de l’importance d’une gestion résiliente face à leurs impacts.
Des vagues de froid en nette diminution depuis les années 1990
Les hivers en France connaissent une tendance au réchauffement global depuis plusieurs décennies, avec des températures moyennes en hausse et une diminution notable des vagues de froid. Alors que les hivers des années 1980 étaient marqués par plusieurs épisodes rigoureux (comme en 1985, 1986 et 1987), ces phénomènes extrêmes sont devenus plus rares depuis les années 1990. Les hivers sont aujourd'hui en moyenne 1,5°C plus chauds qu'au début du XXe siècle, gagnant environ +0,4°C par décennie, et les périodes de gel prolongé ont nettement reculé. Cette évolution est attribuée au changement climatique global, qui modifie les circulations atmosphériques et réduit la fréquence des flux d'air sibérien sur l’Europe occidentale, tout en augmentant les épisodes de douceur hivernale.