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Feux de forêts Canadiens : le retour de la pluie devrait améliorer la situation

Par Florent SCHINDLER,
mis à jour le

Les pluies des prochaines heures devraient apporter un répit face aux incendies, et permettre une amélioration de la qualité de l’air. Cette saison des feux est la pire dans le pays après celle de 2023.

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Le retour de la pluie est une excellente nouvelle sur le front des incendies © Stefan Lucien / La Chaîne Météo

Mise à jour du 13 juin

De fortes averses et orages sont prévues dans les prochaines 48 heures, notamment dans le sud et le centre de l'Alberta, avec des cumuls entre 50 et 75 mm localement – une bonne nouvelle pour la lutte contre les feux.

Après plusieurs jours de brume et de pollution liées aux feux de forêt, les habitants du sud du Manitoba pourraient bientôt respirer un air plus sain. Des pluies et un changement de circulation atmosphérique sont attendus dans les prochains jours, apportant une accalmie bienvenue.

Si la fumée provenait jusque-là des incendies du nord du Manitoba, elle est désormais poussée par les vents depuis le nord-ouest de l’Alberta et le nord-est de la Colombie-Britannique, selon Environnement Canada.

CANADA FIRE BURNED AREA NOW INCREASING AT RECORD 2023 RATE.
This year's Canada burned area is less than big record 2023, but now increasing as fast as 2023. Global Wildfire Information System https://t.co/RzFvtDa7Qg#wildfire #climatechange #globalwarming pic.twitter.com/c1mcZmnoXs

— Peter D Carter (@PCarterClimate) June 13, 2025

Situation au 11 juin 2025

Alors que l'été ne fait que commencer, la saison des incendies au Canada affiche déjà des chiffres alarmants. Selon les données du Centre interservices des feux de forêt du Canada (CIFFC), plus de 212 feux de forêt sont actuellement actifs, dont près de la moitié sont considérés comme hors de contrôle. Depuis le 1er janvier, ce sont plus de 3,2 millions d’hectares qui ont été dévastés par les flammes – une surface équivalente à la Belgique –, selon un point actualisé le 10 juin par les autorités canadiennes.

Évacuations en série, communautés autochtones en première ligne

56 Mt de carbone ont déjà été relâchées, un record juste derrière 2023. © La Chaîne Météo / Stefan Lucien / Copernicus

Parmi les provinces les plus touchées figurent l’Alberta, la Colombie-Britannique et, plus récemment, l’Ontario. Dans cette dernière, la communauté autochtone de Sandy Lake, au nord-ouest de la province, a vu près de 1 200 de ses 3 000 habitants évacués par l’armée canadienne, face à l'avancée des flammes et à la détérioration rapide de la qualité de l’air. Plus de 1 400 personnes ont été déplacées dans le nord de l’Ontario au cours du week-end.

Les conditions météorologiques actuelles — sécheresse persistante, températures élevées et vents soutenus — favorisent la propagation rapide des feux. Ce cocktail explosif est renforcé par le changement climatique, qui accentue la fréquence et l’intensité de ces mégafeux, comme l'ont confirmé plusieurs agences environnementales.

Une pollution extrême de l’air sur place

Les émissions de fumées deu Canada traversent l'Atlantique © Carte interactive : www.meteoconsult.fr

Les conséquences sanitaires sont particulièrement préoccupantes au Canada. Dans certaines régions proches des brasiers, l’indice de qualité de l’air (AQI) a dépassé les 250, un niveau classé « dangereux » selon les standards nord-américains, et bien au-delà des seuils recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé (PMS).

Des panaches de fumée visibles depuis l’Europe

L’ampleur des incendies canadiens est telle que les fumées émises ont traversé l’Atlantique. Depuis le 10 juin, des images satellites montrent un voile atmosphérique blanc s’étendant de l’ouest de la France jusqu’à l’Allemagne. Ces fumées, portées à environ 9 000 mètres d’altitude, ont contribué à ternir l’éclat du soleil et à blanchir le ciel dans plusieurs régions européennes.

Contrairement à ce que l’on pourrait craindre, la qualité de l’air au sol en France n’a pas été significativement dégradée, selon les derniers relevés d’Atmo-France et d’IQAir. Cependant, dans certaines zones plus exposées (régions montagneuses et zones urbanisées de l’est de la France), des niveaux "modérés à mauvais" ont pu être temporairement enregistrés.

Les feux de forêt canadiens de 2025 ont déjà émis plus de 56 millions de tonnes de CO? selon le service Copernicus de surveillance atmosphérique — un volume qui rivalise avec les émissions annuelles de certains pays industrialisés. Cette pollution contribue à boucler une boucle infernale : plus d’incendies, plus de CO?, plus de réchauffement climatique... et donc encore plus d’incendies.

Les incendies entrainent une dégradation extrême de la qualité de l'air © source : carte interactive - www.meteoconsult.fr

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