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Vague de chaleur et canicule cette semaine : quels sont les risques ?
Les conditions météo évoluent cette semaine vers un épisode de chaleur intense susceptible de se transformer en canicule sur plusieurs jours: voici pourquoi et où le phénomène pourrait se confirmer.
Il va faire de plus en plus chaud au fil de la semaine avec un maximum attendu ce week-end, pour le solstice d'été. Un puissant anticyclone se positionne sur la France, créant un contexte favorable pour le développement d’une vague de chaleur, avec un risque accru d’alerte canicule d’ici le week-end. Ce sera la première canicule de la saison, survenant de façon précoce.
Vers une vague de chaleur sur notre pays
L’anomalie est claire : un vaste bloc de hautes pressions maintiendra cette semaine un temps sec et ensoleillé sur l’ensemble du territoire, propice à l’accumulation de chaleur. Les hautes pressions accentueront la chaleur par effet de compression, d'où le terme utilisé de "dôme de chaleur". Un "blocage" en forme de la lettre grecque "Oméga" piègera ce dôme, en l'occurrence au-dessus de la France cette fois-ci, tandis que l'air frais s'écoulera vers la Russie selon le principe des vases communicants. De plus, avec les jours au plus long et un ensoleillement maximal, ce type de configuration est tout à fait capable de générer dès début juin des épisodes importants de chaleur prolongée sur notre pays.
Nos prévisions envisagent donc une hausse progressive des températures, qui s'intensifiera surtout à partir de jeudi. La relative fraîcheur des nuits disparaitra, et on retrouvera une ambiance similaire à celle de la fin de semaine dernière. Mais cette fois, cela durera 4 ou 5 jours selon les régions.
Vers une alerte canicule ?
Pour caractériser une vague de chaleur, l’indicateur thermique national, basé sur les relevés de 30 stations, doit franchir les seuils suivants : ces seuils sont d'atteindre ≥ 25,3 °C pendant au moins un jour et un seuil ≥ 23,4 °C pendant au moins trois jours consécutifs. Cela pourrait être le cas de jeudi à lundi prochain. Le seuil caniculaire, quant à lui, est atteint lorsque les très fortes chaleurs persistent jour et nuit pendant plusieurs jours (généralement 3 jours et 3 nuits de suite), avec des seuils départementaux (qui sont généralement autour de 20°C au petit matin et de 35 à 36°C les après-midi.). Une vague de chaleur peut donc aboutir à une canicule en certains départements.
Une vague de chaleur intense et précoce
Cette vague de chaleur prévue pour le solstice s'inscrit dans une tendance générale. Depuis 2000, la France a connu 32 vagues de chaleur, contre 17 avant 2000, et ces épisodes sont désormais plus précoces (dès mi juin). Cependant, celle qui s'annonce ne devrait pas rivaliser avec les plus intenses survenues en juin.
À ce jour, la plus forte est celle de la mi-juin 2022 avec des records absolus dans l'ouest et au sud-ouest (43°C à Biarritz).
La fin juin 2019 a battu un record national avec un indicateur thermique national montant à 27,9°C.
Auparavant, une vague de chaleur intense s'était produite à peu près aux mêmes dates, du 18 au 22 juin 2017 : il avait fait 38°C à Auch, 37°C à Bordeaux, Paris, Poitiers et Tours. En juin 2003, année de la grande canicule d'août, il avait déjà fait très chaud le 21 juin avec 40°C à Mont-de-Marsan et à Carcassonne, et 39°C à Albi.
Nos prévisions envisagent des températures qui pourraient être assez équivalentes à l'épisode de juin 2017, ce qui serait notable mais pas inédit. Notons aussi que la fin de cette vague de chaleur n'est pas encore bien cernée, celle-ci pouvant se prolonger encore jusqu'en milieu de semaine prochaine.
Dans ces conditions, on peut donc s'attendre à une vague de chaleur précoce qui concernera les trois quarts du pays, avec une forte probabilité de canicule de vendredi à dimanche voire lundi, essentiellement sur l'ouest et le sud.