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Bilan de la canicule d’août 2025 en France

Par Gilles MATRICON, météorologue
mis à jour le

La canicule d’août 2025 restera dans les annales comme la 51ème vague de chaleur recensée depuis 1947 et la 12ème pour un mois d’août. Si elle n’a pas eu l’ampleur généralisée d’août 2003, elle se distingue par sa durée, son intensité régionale et ses conséquences, notamment avec l’incendie dramatique de l’Aude, lié à la sécheresse et à la chaleur, qui a ravagé 17 000 hectares – soit une fois et demie la superficie de Paris.

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Un été chaud

La canicule d'août 2025 intervient dans le contexte d'un été chaud. Ainsi, Juin 2025 s'est classé comme le 2ème mois de juin le plus chaud jamais enregistré, avec une anomalie thermique de +3,3 °C par rapport à la normale (1991/2020), derrière seulement juin 2003 (+3,6 °C).

Début juillet a été exceptionnellement chaud, jusqu'au 6 juillet. Pour l’ensemble du début d’été (1er juin–15 juillet), la France affiche un indicateur thermique de 22,67 °C, légèrement au-dessus de 2003 (22,35 °C).

Puis, entre le 20 juillet et début août, une période fraîche s'est installée, jusqu'au 5 août.

A partir du 8 août, la troisième vague de chaleur de cet été s'est installée et se maintient jusqu'à ce lundi 18 août.

Des records de chaleur localisés dans le Sud

Entre le 8 et le 17 août, le sud et le centre du pays ont été les plus durablement touchés. Plusieurs records absolus de chaleur ont été battus :

41,2°C à Angoulême,

41,6°C à Bordeaux,

42,1°C à Bergerac (11 août).

S’y ajoutent des records mensuels : 40,7°C à Perpignan, 40,3°C à Montpellier et 40°C à Béziers (16 août). Dans l’Hérault, à Moulès-et-Baucels, le seuil des 40°C a été franchi six jours consécutifs. À Toulouse, la barre des 35°C a été dépassée dix jours de suite, du jamais-vu depuis août 2003.

Des nuits tropicales sans précédent en Languedoc-Roussillon

La chaleur s’est également manifestée par des nuits exceptionnellement lourdes. À Sète, la nuit du 15 au 16 août a été la plus chaude jamais enregistrée, avec une température minimale de 30,1°C. Perpignan a suivi avec une nuit historique le 16 au 17 août, où le thermomètre n’est pas descendu sous 29,2°C.

Un épisode remarquable, mais moins intense qu’en août 2003

Si cette canicule a été marquante, elle reste en deçà de l’épisode d’août 2003. À l’époque, l’indicateur thermique national avait dépassé 28°C dix jours consécutifs, culminant à 29,5°C le 5 août. En 2025, le maximum n’a atteint que 27,45°C le 12 août. A Toulouse, on a enregistré 10 jours consécutifs supérieurs à 35°C avec une maximale à 41,5°C. En août 2003, on avait relevé 12 jours consécutifs supérieurs à 35°C avec une maximale de 40,7°C.

Indicateur thermique national © lachainemeteo

Autre différence notable : en 2003, l’ensemble de la France était concerné. En 2025, le nord du pays est resté globalement à l’écart, ne connaissant qu’un bref pic de fortes chaleurs (35,2°C à Paris et 35°C à Lille le 12 août), tandis que le Sud-Est subissait une chaleur durable et extrême.

Un été 2025 au 3ème rang des plus chauds pour l'instant

Pour l’ensemble de la période (1er juin–17 août), la France affiche un indicateur thermique de 22,49°C, au 3ème rang des plus chaudes, derrière 2022 et l'indéboulonnable 2003.

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